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Créer des postes dans les BU : une véritable urgence !

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    "Les deux missions principales d'un directeur de BU sont le soutien à la réussite étudiante et l'appui à la recherche" Christophe Péralès / Engin_Akyurt, Pixabay
  • Sommaire du dossier :

    Christophe Péralès est président de l’ADBU (Association des directeurs et personnels de direction des bibliothèques universitaires et de la documentation). Dans un entretien accordé à Archimag en juin 2017, il explique la situation dans laquelle se trouve les bibliothèques universitaires aujourd'hui. 

    Quel est le profil type des directeurs de BU ? Quelles sont leurs missions et quelle est leur rémunération ?

    Dans l’immense majorité des cas, un conservateur ou une conservatrice des bibliothèques. Les missions sont fonction du type d’établissement dans lequel vous exercez : réseau des bibliothèques d’une université ou d’une (grande) école, bibliothèque des grands établissements (Cnam, Collège de France, Muséum…), structure interuniversitaire (bibliothèque Sainte-Geneviève, bibliothèque Cujas, Bulac…), etc.

    Mais les deux missions principales que l’on retrouve dans quasiment tous ces établissements sont le soutien à la réussite étudiante et l’appui à la recherche. 

    Les rémunérations des directeurs de BU varient principalement selon le niveau d’avancement dans la carrière de conservateur, même si...

    ...de plus en plus d’établissements ont institué une prime de direction visant à reconnaître les spécificités de la fonction, notamment les responsabilités d’encadrement, là encore variables selon les établissements (d’une quinzaine de personnes à plus de deux-cents). 

    Comment un directeur de BU gère-t-il les relations avec ses différentes tutelles (direction de l'université, ministère de l'Enseignement supérieur) ?

    Depuis la loi LRU, en 2007, le ministère n’exerce plus la tutelle directe des bibliothèques universitaires.

    C’est la gouvernance de l’établissement qui constitue désormais, notamment en termes de dialogue de gestion (moyens financiers et RH) l’interlocuteur du directeur de BU, même si certains programmes d’envergure et les grandes infrastructures documentaires nationales (licences nationales, Istex, Collex-Persée, etc.), ainsi que la gestion de la filière bibliothèques, interministérialité oblige, continuent d’être portés par le niveau central.

    Certaines bibliothèques universitaires ont payé un lourd tribut aux compressions budgétaires. Quelle est la marge de manœuvre d'un directeur de BU ?

    Le terme de compressions budgétaires ne me semble pas approprié : le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche a été sanctuarisé lors de la mise en œuvre du non-remplacement d’un fonctionnaire partant à la retraite sur deux, et la dotation aux universités, après une nette augmentation dans les années 2009-2011, est globalement stable.

    S’il y a eu une diminution importante et brutale des budgets documentaires globaux dans certains endroits, c’est souvent le contrecoup d’une situation d’établissement : encore une fois, c’est désormais à ce niveau que prend place le dialogue de gestion.

    Mais il est vrai qu’à l’échelle des pays comparables, les BU françaises restent sous-dotées : le formidable levier qu’elles constituent pour les établissements, en termes d’information litteracy et de compétitivité de la recherche, n’est pas toujours clairement perçu. 

    L'ADBU est l'association qui représente les directeurs de bibliothèques universitaires. Quelles sont leurs doléances alors qu'un nouveau gouvernement vient d’être formé ?

    Depuis plusieurs années, l’accent est mis dans les politiques publiques sur la question des horaires d’ouverture. C’est un vrai sujet, important, mais il faut se garder de le prendre à l'envers : si dans les pays anglo-saxons, scandinaves, germaniques, les bibliothèques académiques sont plus ouvertes, du moins certaines d’entre elles, c’est que la pédagogie pratiquée nécessite davantage de travail en bibliothèque, seul ou en groupe.

    La pédagogie inversée dont on parle beaucoup depuis quelques années implique que des lectures soient réalisées par les étudiants préalablement aux cours ; en aval, elle implique aussi davantage de travaux à réaliser par les étudiants. D’où le besoin de bibliothèques disposant d’horaires d’ouverture élargis.

    Tant qu’on ne posera pas la question en ces termes, le volontarisme politique affiché, pas toujours assorti des moyens nécessaires du reste, se heurtera à une demande des usagers circonscrite à certains contextes spécifiques et à certains secteurs (comme la santé par exemple). 

    Et puis il y a à soutenir les bibliothèques dans le travail qu’elles font, moins visible, mais essentiel, pour la recherche. Lorsque le web est apparu, on a fait le pari que les collections allaient rapidement et entièrement se dématérialiser, et les bibliothèques disparaître.

    Or les BU n’ont jamais été aussi fréquentées, et les formats analogiques perdurent, tandis que se sont multipliés les objets numériques manipulés par les gestionnaires de l’information scientifique que sont les bibliothécaires.

    La grande substitution programmée des supports n’a pas eu lieu : du fait du numérique, il y a aujourd’hui besoin de créations de postes dans les BU, si l’on veut pouvoir garantir la compétitivité de notre recherche. Il s’agit d’une véritable urgence.  

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    Les lecteurs ne les connaissent pas, ils sont pourtant bien là : les directeurs de bibliothèque. En bibliothèques de lecture publique ou universitaires, ce sont eux qui donnent le cap, motivent les équipes, tiennent les budgets.
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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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