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Menaces sur les bibliothèques : comment sécuriser les bâtiments, les collections et les personnes ?

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    On ne protège pas de la même façon une bibliothèque qu'un établissement scolaire ou qu'une salle de sport. Voici nos conseils pour la sécurité d'une bibliothèque : bâtiment, usagers, professionnels et collections. (Freepik)
  • Intrusion, vol, détérioration, vandalisme, agression : il n’est pas rare que les bâtiments publics soient le lieu de ces types d'actes. Et les bibliothèques n’y échappent pas. Pour se protéger, elles disposent de tout un éventail de solutions, qui répondent aux objectifs de sécurisation d'un site : alarme, détection, vidéoprotection, portiques de sécurité, etc. Auxquels s'ajoutent les consignes de sécurité sanitaires (jauges) liées à la pandémie de Covid-19 ou les exigences du plan Vigipirate, que les bibliothèques sont tenues de respecter. Voici quelques conseils.

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    Mise en sécurité de la bibliothèque

    Contrairement au risque incendie, il n’existe pas de réglementation spécifique concernant le risque “malveillance”. Pour protéger efficacement un bâtiment comme la bibliothèque, il convient de réaliser une étude détaillée et de définir un plan général de sécurité. Et ce, le plus en amont possible.

    Cette mise en sécurité nécessite d’évaluer, au cas par cas, les risques d’intrusion, de vandalisme, d’incendie ou de vol.

    Une telle démarche doit naturellement prendre en compte les spécificités de chaque site : situation et environnement, moyens humains, flux et horaires des visiteurs, mobilier et immobilier… On ne protège pas de la même façon une bibliothèque qu'un établissement scolaire ou une salle de sport. 

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    5 objectifs pour sécuriser un site

    Selon l’Union des entreprises de sécurité privée (USP), quels que soient les choix d’équipements, la sécurisation d’un site doit toujours poursuivre cinq objectifs concomitants :

    1. Dissuader toute personne de commettre un acte malveillant ;
    2. Empêcher toute action de cette personne ;
    3. Détecter une éventuelle intrusion le plus rapidement possible et donner l’alerte aussitôt ;
    4. Retarder l’action malveillante ou la progression de l’intrusion pour permettre une intervention ;
    5. Intervenir au plus tôt pour éviter l’action malveillante, et au plus tard avant son achèvement.

    Le risque zéro n’existant pas, il convient de faire preuve de cohérence dans la complémentarité des moyens mis en œuvre afin de limiter au maximum les menaces.

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    Penser la sécurité de la bibliothèque dès sa conception

    Sans prise de conscience du risque, ni volonté d’agir, il n’y a pas de protection efficace. Cependant, l’expérience montre que la mise en sécurité de bâtiments existants peut générer de fortes contraintes techniques et des efforts financiers importants.

    Voilà pourquoi, pour tout bâtiment neuf, mieux vaut travailler cette question dès l’étude des plans et du permis de construire, avec une logique de prévention. Ceci en s’adjoignant les services d’un assistant maître d’ouvrage compétent. 

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    Alarme et détection

    Pour la surveillance générale du bâtiment, la première chose à faire est de placer les issues de secours sous alarme, avec un système d’ouverture automatique en cas d’évacuation d’urgence.

    Il est également recommandé d’installer dans certains espaces (bureau, magasin ou salle de lecture) un détecteur de mouvement qui, en cas de présence inopportune, s’active et déclenche l’appel d’un gardien ou d’un service de sécurité. Ce système se révèle particulièrement efficace pour le contrôle de nuit ou pendant les périodes de fermeture de l’établissement.

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    Vidéoprotection

    Si la configuration de l’espace le permet, il est sage de placer les toilettes réservées au public à l’entrée du bâtiment, autrement dit, au-delà des portiques de détection antivol, ceci afin de limiter les dégradations de documents (arrachage de pages ou de languettes antivol) à l’abri des regards.

    Il est aussi judicieux d’envisager l’installation de caméras ou des miroirs afin de contrôler les secteurs peu visibles et de garder un oeil sur l’ensemble de la bibliothèque. Certaines caméras sont, en effet, capables de tout voir, de jour comme de nuit avec une précision inédite (jusqu’en 4K) et sans angle mort.

    Elles peuvent, par exemple, déclencher une alerte en fonction d’un type d’événement prédéterminé. Certaines sont mêmes capables de détecter automatiquement quand un livre ou un boîtier est manquant sur une étagère.

    Rappelons qu’en France, le public doit être informé qu’il entre dans une zone vidéo protégée. Cette information doit être lisible et doit faire l’objet d’un affichage permanent, sous forme de panonceaux apposés à l’entrée des zones concernées.

    Notez que c’est le maire de la commune qui est responsable du système de vidéoprotection. C’est donc lui qui s’assure que la durée de conservation des images respecte la durée fixée par l’arrêté préfectoral autorisant le système. Une durée qui, en tout état de cause, est inférieure ou égale à un mois. 

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    Antivols sur les documents : électromagnétique EM versus radio-fréquences RFID

    Pour lutter contre le vol et les dégradations, depuis longtemps les bibliothèques utilisent des systèmes antivols placés directement sur les documents. Deux systèmes cohabitent :

    • le système électromagnétique (EM) :
      Un fil magnétisable d’une dizaine de centimètres de long est caché dans la reliure du livre ou entre deux pages. Il faut désensibiliser chaque livre avant sa sortie et le resensibiliser au retour. Il est possible d'en mettre deux dans les livres importants. 
       
    • le système par radio-fréquences (RF) :
      Il exige l’utilisation de marqueurs antivol insérés dans les livres (étiquettes, macarons) ou de boîtiers dans lesquels on glisse les CD/DVD ou les jeux vidéo. Ces étiquettes RFID (Radio frequency identification) abritent une puce contenant certaines données (désignation du produit, caractéristiques techniques, etc.) et reliée au SIGB.
      La plupart sont “passives” et utilisent l’énergie propagée par le signal du portique émetteur. Elles ont une durée de vie presque illimitée.
      Ses applications dépassent largement la protection des documents contre le vol, puisque la technologie RFID simplifie également les procédures de prêt et de retour, mais aussi les procédures d’inventaire et d’analyse qualitative des collections. Sa lecture ne nécessite aucun contact, ni orientation du document, les informations étant lues à distance. Dès qu’un document est enregistré en prêt, le système antivol se désactive automatiquement.

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    Portiques de sécurité : antivol et analyse de la fréquentation

    La majorité des bibliothèques est aujourd’hui équipée de portiques comme le RFID Gate de Bibliotheca. Lorsqu’une étiquette est détectée, une alerte configurable émet immédiatement un avertissement sonore ou visuel. Le portique s’illumine entièrement pour attirer l’attention du personnel. Sept couleurs sont proposées et peuvent être combinées avec une alarme sonore.

    Ce portique permet également d’analyser les circuits de fréquentation de la bibliothèque grâce à son compteur de passage bidirectionnel intégré. La configuration standard est constituée de deux montants, mais l’installation de trois montants alignés (ou plus) permet de couvrir avec efficacité un espace plus large.

    Outre Bibliotheca et Nedap, de nombreux fabricants oeuvrent sur le marché des portiques de sécurité (Alrytech, Dimag, Amersec, Tyco, Sensormatic, etc.), notamment la société Mecadimag qui distribue les portiques électromagnétiques de la marque Dialoc. Quelle que soit la marque, tous les systèmes antivol se perfectionnent et deviennent connectés. Il est désormais possible de gérer beaucoup plus finement les différents systèmes, de mettre en place des alertes et même de procéder à de la maintenance à distance.

    La solution SpeedStile de Gunnebo permet d’aller encore plus loin dans la lutte contre le vol. Elle s’appuie sur des couloirs équipés de portes transparentes de 180 centimètres, qui sont ajoutés devant les portiques de sécurité. Dès que le système antivol sonne, les portes se ferment, et la sécurité intervient. Autre possibilité : les systèmes où la sortie n’est autorisée qu’après le scan d’un récipissé d’emprunt ou de restitution pour l’usager. Ce qui se fait déjà en grande distribution sur les caisses automatiques. L’ensemble doit cependant rester accueillant pour ne pas freiner les usagers, tout étant dissuasif pour les voleurs.

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    Jauge et limitation des entrées pour la sécurité et le confort

    On peut également être amené à limiter les entrées pour respecter les normes de sécurité, la réglementation sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, et pour garantir le confort des usagers.

    Ainsi, une fois un certain seuil atteint (les portiques de sécurité assurent le comptage), le personnel peut interdire l’entrée. D’où l’intérêt de l’application Affluences qui permet aux usagers de connaître en temps réel le taux de fréquentation des établissements enregistrés. 

    Vigipirate

    La France étant toujours sous tension et en plan Vigipirate, les bibliothèques doivent aussi se plier à ses exigences. Ainsi, outre l’affichage des pictogrammes dédiés, il convient de sensibiliser l’ensemble du personnel à la remontée immédiate aux responsables de la bibliothèque de tout incident ou signal, même faible, en lien avec la sûreté de l’établissement (bagage, véhicule, lettre, colis ou comportement suspect).

    Les consignes du ministère de la Culture

    Une fiche du ministère de la Culture précise qu’il convient également de renforcer les contrôles extérieurs des bibliothèques :

    Dans la mesure du possible, les files d’attentes doivent être organisées à distance de la circulation automobile, ou au niveau d’un espace qui bénéficie d’un obstacle avec la circulation. Il est aussi recommandé de vérifier quotidiennement le bon fonctionnement des issues de secours et de s’assurer de leur dégagement avant l’ouverture de la bibliothèque.

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    Vigilance renforcée

    Autres priorités :

    • renforcer la vigilance et le contrôle des accès ;
    • restreindre le nombre de points d’accès à l’établissement en fonction des capacités de surveillance ;
    • assurer un filtrage des entrées et contrôle visuel.

    Dans la mesure du possible, il est souhaitable d’effectuer à l’entrée un contrôle visuels des sacs et des personnes, en demandant à celles ayant des vêtements amples de les ouvrir. Toute personne refusant l’un de ces contrôles doit se voir interdire l’accès à l’établissement. 

    Aux outils technologiques s'ajoute la volonté de développer fortement l'analyse comportementale.

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    Métaux et explosifs

    Le contrôle doit aussi se faire pour les accès des prestataires extérieurs et des véhicules entrants. Notamment l’identité du conducteur (avec communication préalable des nom et prénom des chauffeurs livreurs) et le descriptif de la marchandise.

    Le recours à la vidéoprotection est également conseillé pour surveiller les abords. Et pour les plus grands établissements, ou ceux à forte charge symbolique, il est sage d’envisager l’acquisition d’appareils électroniques de détection de métaux, voire d’explosifs.

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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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