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Dans les coulisses de la permaentreprise Serda Archimag : qu'en disent les collaborateurs ?

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    Les locaux de la permaentreprises Serda Archimag, lieu de vie (et de travail) des collaborateurs. (DR)
  • Le Groupe Serda Archimag s’est engagé en juillet 2020 à devenir une permaentreprise. Comment ce projet, qui a recueilli l’enthousiasme de 100 % des collaborateurs, se déroule-t-il concrètement ? Comment les salariés participent-ils et quelles sont leurs actions concrètes ? Entrez dans les coulisses de la permaentreprise de Serda Archimag !

    “Patate douce”. Pendant des mois, les collaborateurs de Serda Archimag souhaitant organiser une réunion avec Louise Guerre, leur coprésidente, sont tombés dans son agenda en ligne sur des événements au nom sibyllin : Patate douce. Des créneaux récurrents d’une heure ou deux, des mois durant. “Louise n’est pas dispo demain à 11h ?” “Non, elle a… attends, je regarde…heu… hum… ‘patate douce’”.

    Fantasmes dans les équipes

    Patate douce ? Est-ce le nom d’une nouvelle épicerie bio ? D’un café, où elle aurait rendez-vous ? S’est-elle inscrite à un cours de cuisine ? Cette patate douce, qui revenait plusieurs fois par mois, a alimenté pas mal de fantasmes dans les équipes. Si nous n’avions pas été confinés au plus fort de la fréquence de cette patate intempestive, la machine à café du bureau aurait été témoin de suppositions aussi insolites que ce nom de code. 

    Et puis un jour, tout s’éclaire. Louise Guerre nous présente en juillet 2020 le projet sur lequel elle travaille depuis des mois : adopter pour Serda Archimag un nouveau modèle d’entreprise qui s’inspire de la permaculture et de ses 3 principes éthiques (prendre soin des humains, prendre soin de la terre, savoir se limiter et redistribuer les richesses) : la permaentreprise.

    Sommes-nous partants pour nous lancer dans l’aventure ? Évidemment ! Tous les collaborateurs adhèrent immédiatement.

    Une permaentreprise, 5 groupes de travail

    S'ensuivent alors des mois de travail pour lancer ce projet (qui a continué un temps à s’appeler Patate Douce) : création d’un comité de pilotage constitué de collaborateurs et de membres du Codir, rédaction de notre raison d’être (retravaillée en groupe des dizaines de fois), choix de nos grands enjeux et des objectifs qui en découlent pour les cinq prochaines années, élaboration d’un planning, sélection des indicateurs…

    Quelques mois plus tard, Patate Douce change de nom et devient le “Projet Equinoxe”.

    Cinq groupes de travail sont alors mis en place. Chaque collaborateur décide de celui dans lequel il souhaite s’investir, sans tenir compte de son département ou de son activité. Dans chaque groupe, on retrouve des membres de Serda Conseil, d’Archimag, de Serda Compétences ou de l’Agence Ace et un animateur est désigné. Les actions concrètes s’enchaînent.

    > Lire aussi : Tout savoir sur la permaentreprise Serda Archimag

    Le groupe Compétences durables

    Le groupe Compétences durables s’inscrit dans la démarche globale de la permaentreprise, et en particulier dans le principe éthique “prendre soin des humains”.

    permaentreprise-competences-durables-jean-gauthier“Les humains en question sont bien sûr les collaborateurs du groupe, explique Jean Gauthier, directeur de Serda Compétences et animateur du groupe de travail ; “mais il s’agit aussi de nos clients et de nos partenaires. L’objectif est d’apporter des compétences durables à tout notre écosystème”.

    L’ensemble des fiches de poste des collaborateurs de Serda Archimag sont revues ainsi que tout le processus d’entretien annuel.

    “Notre groupe de travail a décidé de créer un deuxième entretien, baptisé GPS, centré sur les compétences, poursuit Jean Gauthier ; cet entretien est totalement détaché de l’évaluation professionnelle. Il vise à rapprocher les besoins de l’entreprise et les envies des collaborateurs pour contribuer à leur progression, à leur employabilité et à leur épanouissement”.

    Les débats sont parfois musclés au sein du groupe de cinq personnes, notamment au sujet des outils utilisés. “Dans un groupe de travail, on enlève nos casquettes de manager et de collaborateur, s’enthousiasme Jean Gauthier ; cela améliore le dialogue et nourrit le débat pour aboutir à une vision partagée”.

    Transmission de compétences

    De ce groupe est également née la première édition, en mars 2022, du Campus : une journée tous ensemble, prévue en mars 2022, lors de laquelle les collaborateurs suivront 3 modules de formation : le travail en équipe, le dialogue et l’écoute active entre collaborateurs et le calcul de l’empreinte carbone personnelle.

    Une “bourse aux compétences” est également organisée : en fonction de leurs besoins et envies, les salariés pourront suivre une petite formation d’une heure dispensée par l’un des collaborateurs du groupe s’étant proposé pour leur transmettre des compétences sur un sujet bien précis.

    “Il faut réfléchir aux compétences de façon globale et ne pas s’arrêter à celles dont on dispose, conclut Jean Gauthier ; une compétence doit être vivante et durable : elle doit permettre de progresser, de s’adapter à un nouvel outil ou environnement et surtout doit pouvoir se transmettre. C’est comme ça que l’humanité a évolué !”

    Indicateur : objectif de 5 jours de formation par an et par collaborateur, ou 15 jours sur 3 ans.

    > Lire aussi : Serda Compétences lance 2 formations sur la dématérialisation écoresponsable

    Le groupe Empreinte Carbone

    On imagine souvent les journalistes comme des littéraires obnubilés par le choix du bon mot ou de la tournure de phrase parfaite. Michel Remize, rédacteur en chef du magazine Archimag, lui, avait hâte d’arriver à “un chiffre”. Lequel ? Celui du bilan carbone du groupe Serda Archimag. Avec son groupe de 4 collègues, il a fait chauffer les tableurs :

    permaentreprise-empreinte-carbone-michel-remize“Nous avons recueilli tout un tas de données sur les collaborateurs - transport, habitudes au bureau, matériel - et sur les clients du groupe”, explique-t-il ; “certains des stagiaires de Serda Compétences viennent d’outre-mer, alors nous nous attendions forcément à un chiffre qui pèse lourd”.

    Le groupe de travail Empreinte Carbone décroche la subvention de 5 000 euros de l’Ademe qui lui permet de faire appel en novembre 2021 à une entreprise spécialisée dans les bilans et les plans de redressement carbone : la Coopérative Carbone.

    “Nous travaillons avec eux depuis quelques mois et leur démarche scientifique et argumentée nous a grandement rassurés”, poursuit Michel Remize ; “cela nous a confortés dans notre démarche”. 
    Agir concrètement

    Et surtout, Michel Remize connaît enfin le fameux chiffre : 135 tonnes de CO² par an. Un poids qui permet, dans un premier temps, de se comparer aux autres et qui constitue surtout une bonne base de travail pour le réduire !

    “Je reconnais qu’il n’est pas forcément facile d’aller chercher toutes les informations et données pour le bilan carbone”, admet-il ; “c’est même parfois un peu rébarbatif ! Mais on a alors le sentiment d’agir concrètement, à son niveau, loin des discours politiques qui viennent d’en haut”.

    Ce groupe de travail le fait également réfléchir en tant que manager : “Ce truc énorme que l’on met en place et que l’on fait tous avancer m’interpelle”, conclut-il ; “cela prend du temps, mais tout le monde est embarqué : c’est une vraie leçon de management”. 

    Indicateur : Compenser 100 % de nos actions de formation et d’ici 2 ans toutes nos activités ; Investir 100 % de nos dépenses énergétiques en énergies renouvelables.

    > Lire aussi : Serda Conseil crée un pôle Dématérialisation écoresponsable

    Le groupe Achats responsables

    Les fameuses madeleines proposées lors des pauses café des formations dispensées par Serda Compétences ont donné lieu à des débats épiques autour de leur composition, de leur lieu de production, de l’éthique de l’entreprise qui les fabrique, etc… Finalement, elles résument à elles seules la complexité de définir précisément ce qu’est un achat responsable.

    permaentreprise-achats-responsables-marie-jenner“Établir une charte des achats responsables a nécessité de nombreux brainstorming au sein du groupe projet, se souvient Marie Jenner, consultante et formatrice chez Serda Conseil ; car les aspects techniques, éthiques et concrets doivent tous être pris en compte”.

    Cette charte a donné lieu à une infographie transmise aux collaborateurs ainsi qu’aux prestataires du groupe. “Au début, nous étions tout feu tout flamme, s’amuse Marie Jenner ; nous considérions qu’il fallait stopper nos contrats avec les prestataires qui ne nous suivraient pas dans notre démarche. Avec le temps, nous avons plutôt choisi d’adopter une posture de dialogue et de sensibilisation. C’est beaucoup plus payant !” 

    “Nous participons à toutes les activités du groupe”

    Comme les autres groupes de travail, celui dédié aux Achats responsables est composé de collaborateurs venus des différents départements de Serda Archimag. Et cette mixité est extrêmement précieuse :

    “Chacun a sa spécialité, liée à son métier ou à ses goûts personnels, s’amuse Marie Jenner ; “De part son travail, l’une est en direct avec les prestataires et agit concrètement avec eux. Une autre est très calée sur la réglementation et les produits bio et un troisième doué pour synthétiser l’information et les aspects plus créatifs. De mon côté, je rassemble les idées et cadre le projet”.

    Les actions de ce groupe touchent tous les niveaux de la vie de l’entreprise, depuis les contrats avec les fournisseurs d’énergies, jusqu’au papier d’impression du magazine Archimag, en passant par les logiciels utilisés, le recyclage du matériel informatique et les fameuses madeleines proposées aux stagiaires qui viennent suivre des formations.

    “J’aime cet aspect concret de notre travail, conclut Marie Jenner ; “car finalement, nous participons à toutes les activités du groupe !”. 

    Indicateur : recyclage de 90 % de nos déchets ; 100 % de notre flotte d’ordinateurs est recyclée ; 90 % de nos achats sont responsables et de proximité.

    > Lire aussi : Empreinte carbone et sobriété numérique : comment agir ?

    Le groupe Mécénat

    Dès le début du projet, impliquer la Serda Archimag dans des actions de mécénat était pour tous une évidence. D’abord parce que le groupe n’a pas attendu la permaentreprise pour s’investir : depuis des années, Serda Archimag soutient le Réseau Etincelle, une association fondée en 2010 qui contribue à l’insertion professionnelle des jeunes dits “décrocheurs”. Serda Conseil intervient également régulièrement auprès d’ONG (ex: Action contre la faim, Croix Rouge France, etc) en leur offrant du mécénat de compétences (journées de conseil gratuites).

    permaentreprise-mecenat-clemence-jost“Au sein du groupe, nous avions tous beaucoup d’envies mais nous avons vite compris que nous devions prioriser nos actions pour ne pas nous éparpiller”, explique Clémence Jost, journaliste chez Archimag, et qui anime l’équipe dédiée au Mécénat ; “Nous avons choisi dans un premier temps de renforcer notre investissement envers les jeunes décrocheurs et de travailler sur le sujet de l’inclusion numérique, ce qui avait du sens, vu nos activités”. 

    S’investir sur le terrain

    Après une phase d’exploration des différents publics cibles et des acteurs en présence (“pour savoir de quoi on parle”), les prises de contact avec différentes associations sont rapidement lancées. “Nous ne souhaitons pas arriver en force avec des idées préconçues sur ce qu’on peut apporter, poursuit Clémence Jost ; ‘l’idée est avant tout d’échanger pour comprendre quels sont leurs besoins”.

    Pour le Réseau Etincelle, la problématique du rapport à l’information des jeunes qu’il accompagne est un sujet important. Un atelier pour les sensibiliser à la question des fake news serait le bienvenu. “Au sein de notre groupe se trouvent plusieurs journalistes et un consultant de Serda Conseil qui anime régulièrement des formations”, explique Clémence Jost ; “nous avons donc élaboré un atelier sur mesure que nous animerons dès le premier semestre 2022 !”.

    Côté inclusion numérique, un échange fructueux avec l’association Les Astroliens, qui accompagne les seniors dans leur exploration et leurs usages du numérique via des ateliers individuels et qui proposent des formations pour devenir aidant numérique aboutit rapidement à un partenariat.

    “Outre le don d’argent, nous leur avons proposé de leur donner de la visibilité dans un numéro d’Archimag, poursuit Clémence Jost ; “nous allons aussi les conseiller sur le RGPD et la façon de bien gérer les données personnelles des personnes qu’ils accompagnent, puisque c’est une problématique qu’ils rencontrent. Et nous avons suivi leur formation pour devenir aidant numérique. Il nous fallait cette légitimité, si nous animons prochainement des ateliers”.

    En 2022, dix jours de mécénat de compétences seront également offerts à La Croix Rouge par l’équipe de Serda Conseil.

    “Je crois qu’en intégrant ce groupe, nous avions surtout envie de nous investir sur le terrain, au contact des publics”, conclut Clémence Jost ; “et pas juste en signant des chèques pour soutenir des associations. On le faisait déjà”. 

    Indicateur : 3,5 % de nos résultats sont redistribués à des associations (et déjà 12,5 % de nos résultats sont redistribués aux collaborateurs via l’intéressement).

    > Lire aussi : Sylvain Breuzard : la permaentreprise, le nouveau modèle d'entreprise aux 3 principes éthiques

    Le groupe Veille

    Comment mesurer la façon dont les opérateurs du domaine de la dématérialisation s’approprient (ou pas) la question de l’écoresponsabilité ainsi que leurs engagements pour l’inclusion numérique si ce n’est en créant un groupe dédié à la Veille ?  

    permaentreprise-veille-caroline-buscalCette démarche a un double enjeu, explique Caroline Buscal, directrice de Serda Conseil, et qui anime ce groupe projet avec trois autres collaborateurs ; “d’abord, il permet de se tenir au courant de l’actualité de l’écoresponsabilité, d’identifier les sujets émergents, des outils, des bonnes pratiques et pourquoi pas de futurs partenaires dont nous partageons les valeurs. Il nous permet aussi de nous adapter en étoffant et en améliorant l’offre de services de toutes les activités de Serda Archimag pour les années qui viennent”.

    Une grande enquête, actuellement en préparation, sera prochainement envoyée aux différents acteurs du domaine et viendra alimenter les conférences animées par des collaborateurs du groupe sur le salon Documation de mars 2022 ainsi que les échanges avec les clients et partenaires. 

    Un acte citoyen

    Pour la directrice de Serda Conseil, participer collectivement à ce projet d’entreprise est loin d’être anodin et s’inscrit dans une démarche vertueuse :

    “La permaentreprise a, selon moi, renforcé la synergie, la cohésion et l’écoute entre tous les collaborateurs de Serda Archimag et ce malgré des activités très différentes et le télétravail, poursuit-elle.

    > Lire aussi : De la dématérialisation écoresponsable à la permaentreprise : visionnez le replay de la journée événement Archimag !

    D’un point de vue plus personnel aussi : “C’est un acte citoyen, estime-t-elle ; “En tant qu’entreprise et en tant que salariés, nous sommes tous des acteurs de la citoyenneté”. Selon elle, s’investir pour l’écoresponsabilité et pour l’inclusion améliore la qualité du dialogue avec les jeunes générations, mais génère également des échanges particulièrement fructueux avec les clients et les partenaires. “Finalement, la permaentreprise nous permet d’avoir un impact dans notre vie professionnelle et dans notre vie personnelle”, conclut-elle. 

    >>> Pour plus d’infos : La Permaentreprise, de Sylvain Breuzard, 2021, Editions Eyrolles
     

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    Pour cet épisode spécial Documation, nous nous sommes penchés sur une autre grande tendance de l'année 2024 : la cybersécurité, et plus particulièrement la sécurité dans le domaine de la gestion des données. La protection des données contre les menaces internes et externes est non seulement cruciale pour garantir la confidentialité, l'intégrité et la disponibilité des données, mais aussi pour maintenir la confiance des clients. Julien Baudry, directeur du développement chez Doxallia, Christophe Bastard, directeur marketing chez Efalia, et Olivier Rajzman, directeur commercial de DocuWare France, nous apportent leurs éclairages sur le sujet.

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