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de la Journée Archimag du 19 octobre 2021
"De la dématérialisation écoresponsable
à la permaentreprise"
Découvrez les temps forts de cette grande journée ainsi que les témoignages et retours d'expérience partagés par les grands témoins, présents sur chaque table ronde :
La gouvernance de l'information numérique responsable
Pour Delphine Jamet, adjointe au Maire de la Métropole de Bordeaux et en charge de l’évaluation des politiques publiques et de la stratégie de la donnée, il est urgent de se positionner sur les enjeux durables ainsi que de prêter une attention particulière à la question des données, et notamment à leur cycle de vie. Et puis la data est primordiale pour évaluer les politiques publiques. L’autre enjeu est l’acculturation sur ces questions, aussi bien pour la hiérarchie que pour l’ensemble des agents d’une collectivité.
Pour Caroline Buscal, Directrice de Serda Conseil, l’empreinte carbone des projets numériques est insuffisamment prise en compte dans les projets. Or le numérique représente 4 % des gaz à effet de serre (GES), et doublera d’ici 2025. Il donc urgent, dans une logique de bonne gouvernance de l’information numérique, de prendre en compte les matériels informatiques, les usages, et le recyclage des déchets.
Selon notre 10e rapport annuel sur la Gouvernance de l’information numérique, 48 % des répondants souhaitent mettre en place des indicateurs de mesure de l’empreinte carbone.
Pour les deux intervenantes et pour 43 % des répondants à notre enquête, les organisations doivent mettre en place des référents sur ces questions, des personnes chargées d’incarner ces nouvelles fonctions et d’agir concrètement.
“Je répète aux responsables informatiques : vous avez des experts au service Archives !”
Delphine Jamet
Lire aussi : Delphine Jamet : "Je milite pour un numérique à l’impact positif pour la planète et pour l’humain"
Dématérialisation écoresponsable, schéma directeur informatique et empreinte carbone
Patrick Leroy, Directeur de l'innovation, du numérique, des systèmes d'information et de communication de la Préfecture du Rhône, souligne la pression politique pour accélérer le passage au "zéro papier", aussi bien pour générer des économies qu’en termes de services pour les agents et d’accès à distance pour les citoyens. La dématérialisation écoresponsable implique pour lui de traiter les processus, l’entrant, le circulant et le sortant, et d’y associer la signature numérique. La mutualisation est clairement en marche, et les plateformes interministérielles constituent des réponses utiles.
Pour Marie-Véronique Gauduchon, Ingénieure Transition Énergétique et Climatique à la Coopérative Carbone, située dans le Grand Ouest français, l’objectif est d’atteindre la neutralité carbone en 2040 à l’échelle territoriale. Cette organisation est une coopérative d’intérêt collectif qui regroupe des collectivités, des entreprises et des investisseurs institutionnels, unis dans un même but : agir localement. Comment d’autres régions peuvent-elles s’emparer de cette démarche ?
Pierre Fuzeau, co-président du groupe Serda-Archimag, développe le pôle Dématérialisation Écoresponsable au sein de Serda Conseil. Il travaille depuis plus d’un an et demi sur les méthodologies incluant son référentiel adapté sur la base de multiples sources d’information et de calcul, qui sera rendu public prochainement. L’empreinte numérique de la dématérialisation peut être divisée jusqu’à 3 fois.
“Le principal responsable des GES (gaz à effets de serre) dans le cadre de la dématérialisation responsable, c’est le matériel : ordinateurs, serveurs, scanners !”
Marie-Véronique Gauduchon
“Une seule requête sur un intranet ou internet pèse 6,65 g de CO². Mais que se passe-t-il réellement ? On ne sait souvent pas rechercher efficacement avec les critères et les méthodes adaptées, alors on lance une 2ème recherche, une 3ème, une 4ème… et là, on pèse sur le réchauffement climatique.”
Pierre Fuzeau
Lire aussi : Documation 2021 - La dématérialisation responsable, nouvel enjeu de la gouvernance de l’information
Revoir sa politique d’achats : les enjeux pour les prestataires et fournisseurs du domaine
Stéphane Beauvais, Chef du département Politiques publiques et Anne-Flore Mazet, Chargée d’affaires à l’UGAP, Union des groupements d’achats publics, nous ont fait part des nouveaux enjeux lors des appels d’offres d’achats publics concernant notamment les prestations intellectuelles. L’écoconstruction des services informatiques s’inscrit comme un fil rouge. Le rôle de l’Ugap est de sélectionner des prestataires, et de proposer un catalogue d’offres permettant d’intégrer le numérique responsable, et faciliter l’assistance à la dématérialisation. Cela permet d’éviter la procédure lourde d’appel d’offres.
Les clauses RSE se renforcent dans le segment achat public, avec des impacts environnementaux, sociaux et locaux à renseigner par les fournisseurs. La pression sociale est aujourd’hui très forte sur les collectivités territoriales et les administrations, et en conséquence, sur les fournisseurs qui doivent évoluer et s’engager par écrit.
Pour Cyril Condamines, Directeur commercial chez Kodak Alaris, la capture de l’information et des documents est la première pierre de la dématérialisation. Or elle concerne aussi bien l’utilisation de software que de scanners intelligents. Sur ces matériels, 1 kg de scanner nécessite 362 kg de matières premières et génère 99 kg de CO² sur sa vie. C’est énorme, et pourtant, 20 % de moins qu’un ordinateur portable ! Kodak Alaris a choisi le nouveau label international EPEAT qui concerne la fabrication des matériels mais aussi l’ensemble du cycle de vie, jusqu’au recyclage. 3 impératifs : fiabilité, durabilité et réparabilité. Sur quels critères les services achats peuvent-ils challenger leurs prestataires et fournisseurs ? Et comment alléger son empreinte carbone.
Côté software, Laurence Desoulière, Directrice Marketing et Business Développement de Zeendoc, souligne le temps nécessaire à la mise en œuvre du numérique écoresponsable. Zeendoc est une plateforme de dématérialisation en mode Saas dans le cloud, édité par Sagès informatique. Le lancement de Zeenplanet a permis dès janvier 2020 de replanter des forêts pour compenser l’empreinte carbone. Puis dans une 2ème étape, créer des ateliers contre la pollution numérique, effectuer un bilan carbone en Scope 1, 2 et 3. et ce notamment pour la mise en place d’une éco-conception de notre produit. Aujourd’hui, une PME de 85 personnes, en s’entourant de partenaires, peut proposer une GED bas-carbone.
“Un fournisseur de hardware doit aujourd’hui tracer l’ensemble du cycle de vie du produit dans une base de données consultable, de sa fabrication jusqu’à son recyclage ou destruction“.
Cyril Condamines
Lire aussi : Empreinte carbone et sobriété numérique : comment agir ?
Compétences numériques durables et transverses. Quelles évolutions de nos métiers avec la dématérialisation et quel nouvel accompagnement au changement imaginer ?
Virginie Royer est Cheffe de projet pour Planet Tech’Care et travaille chez Numeum, organisation professionnelle de l’écosystème numérique. Pour elle, la notion d’empreinte doit recouvrir le social, le sociétal et l’environnemental. Planet Tech’Care fédère notamment des entreprises pour les accompagner dans leur montée en compétences sur le green IT, et est persuadée qu’il ne faut pas opposer le business et le numérique responsable. On a besoin d’une approche globale et collective de la question. l’inclusion numérique est un sujet de société, aussi bien pour les compétences numériques que pour convaincre les jeunes filles que ce n’est pas un métier que d’homme.
Jean Gauthier, Directeur de Serda Compétences, rappelle que les compétences sont collectives, individuelles et multi-hiérarchiques et que le plan de formation est trop souvent le parent pauvre des projets de transition digitale. Il se résume trop souvent à la prise en main d’un nouvel outil, sans réel accompagnement du pourquoi, et sans individualisation. En conséquence, les projets restent insuffisamment déployés, et un certain nombre de collaborateurs restent sur la touche. l’inclusion numérique est aussi un sujet dans l’entreprise. Enfin, les compétences durables sont à double sens : durables car elles doivent préserver l'employabilité des collaborateurs, et durables car responsables, afin de participer à la préservation de l'environnement au quotidien.
Richard Lavergne, Consultant Senior, Associé ForHuman Consulting, est praticien en performance sociale. Son constat : la technologie, le numérique, la dématérialisation sont des problèmes clés dans le changement. Une personne vit en moyenne 3 changements par an dans son organisation ! Le changement n’est plus conjoncturel mais permanent dans les entreprises, et sans méthode, sans accompagnement par les compétences, un projet sur deux échoue du fait de freins humains. Il y a 6 étapes clés dans une transition digitale, et il s’agit de les respecter.
“Considérons les collaborateurs non seulement pour ce qu’ils font mais pour ce qu’ils sont”.
Richard Lavergne
Management, recherche de sens : vers la Permaentreprise
Sylvain Breuzard, PDG de Norsys, Président de Greenpeace France et auteur du livre La Permaentreprise, nous donne l’occasion de présenter le nouveau modèle innovant de développement d’entreprise, la Permaentreprise. Inspiré de la permaculture, il permet à toute organisation de s’aligner sur trois principes éthiques : prendre soin de l’humain, prendre soin de la planète, savoir limiter sa consommation et redistribuer les richesses. Cette approche globale en éco-système va bien au-delà de la RSE. En France, on attend trop des politiques publiques ; or les entreprises sont un très bon moteur de changement car elles peuvent prendre des décisions très rapidement. Et engager le changement, en prenant en compte notamment la régénération des ressources, qu’elles soient naturelles ou qu’elles permettent de régénérer les énergies positives de chaque collaborateur.
Pour Joël Tronchon, nouveau directeur du développement durable chez L’Oréal et anciennement chez Seb, une telle approche globale n’est pas encore à l’ordre du jour. Mais beaucoup est déjà fait, notamment en termes d’économie circulaire, de projet d’usines carbone neutre en 2025, et pour aller plus loin, la prise en compte de l’humain chez les fournisseurs et veiller à un revenu décent de leurs salariés. Il témoigne que ces sujets génèrent des énergies très positives dans l’entreprise, à tous les niveaux, et va de pair selon lui avec une culture du management faite d’ouverture d’esprit et de bienveillance.
Louise Guerre, co-présidente du groupe Serda-Archimag, a facilement convaincu cette PME d’une trentaine de collaborateurs d’ambitionner de devenir une permaentreprise. Une démarche très collective a été mise en place, avec un Comité de pilotage chargé de sa mise en oeuvre, autour de 5 grands enjeux : une croissance raisonnée avec redistribution des surplus, une gouvernance participative, la déclinaison de l’empreinte carbone en terme de calcul pour l’entreprise mais aussi dans tous nos produits et services afin d’innover, le développement de compétences durables, et enfin la régénération des énergies des collaborateurs pour une meilleure qualité de vie. En espérant que beaucoup d’organisations s’engageront dans ce nouveau modèle
“Il est plus que temps de changer en profondeur les pratiques des entreprises, pour un futur vivable”
Sylvain Breuzard
Lire aussi : Sylvain Breuzard : la permaentreprise, le nouveau modèle d'entreprise aux 3 principes éthiques
Le teaser de la Journée Archimag "De la dématérialisation écoresponsable à la permaentreprise" du 19 octobre 2021 :