CET ARTICLE A INITIALEMENT ÉTÉ PUBLIÉ DANS ARCHIMAG N°372
Au sommaire :
- Dossier - GRC et GRU : leviers de croissance et d'efficacité
- Quels sont les enjeux de la relation client et usager ? Zoom sur l’interopérabilité, le RGPD et l’IA
- Comment la Macif utilise le langage naturel et l’IA dans son serveur vocal interactif pour améliorer sa relation client ?
- SNCF Connect a placé l’innovation et la cocréation au cœur de sa relation client
- La mairie de Plaisir (78) s’est dotée en 2022 d’un callbot enrichi d’IA nommé Optimus
- IssyGPT, le robot conversationnel lancé par Issy-les-Moulineaux (92) s’inscrit dans le chantier de digitalisation de la ville
Au mois de décembre dernier, la ville d’Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine (92), procédait au lancement de son robot conversationnel dopé à l’intelligence artificielle : IssyGPT. Objectif mis en avant par la mairie : enrichir et à fluidifier la communication entre les habitants et les services municipaux.
À l’heure où les citoyens se plaignent de la dégradation de la qualité de service, ce robot fait la promesse de leur répondre 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Le tout en quelques secondes seulement. "IssyGPT garantit des réponses en temps réel, facilitant ainsi la vie quotidienne des habitants", explique-t-on à la mairie. Et cela dans des domaines très divers : horaires des services municipaux, démarches administratives, événements locaux…
Directement accessible depuis la page d’accueil du site officiel de la ville (issy.com), IssyGPT répond précisément à des questions très concrètes : combien de livres puis-je emprunter à la bibliothèque ? Réponse : "vous pouvez emprunter jusqu’à 20 documents pour une durée de 24 jours à la Médiathèque des Chartreux". Le robot apporte même des précisions supplémentaires sur la nature des documents empruntables (livres, revues, CD, méthodes de langue…) ainsi que sur les modalités de retour.
Un budget de 15 000 euros
IssyGPT a été développé par la start-up Prisme.ai, dont les robots conversationnels ont déjà été adoptés par d’autres collectivités, comme la région Occitanie et les départements de la Sarthe et des Bouches-du-Rhône. Le coût pour la ville s’élève à 15 000 euros.
Lire aussi : Banque data-driven : pour la Société Générale, la donnée est un actif stratégique
Pour la municipalité, ce robot conversationnel s’inscrit dans une logique de transition digitale entamée il y a déjà plusieurs décennies : "avec IssyGPT, Issy-les-Moulineaux confirme son rôle de pionnier dans l’adoption de solutions numériques innovantes, visant à améliorer le bien-être de ses citoyens. Depuis le lancement de son site web au printemps 1996, la ville a constamment anticipé et adapté ses services aux évolutions technologiques et aux besoins de ses habitants, allant des démarches administratives en ligne dès 1997 à l’introduction des enceintes connectées en 2020, en passant par le paiement du stationnement par téléphone mobile, la publication du budget sur sa plateforme open data, ou le portail citoyen".
À ce jour, IssyGPT reconnaît tout de même quelques limites. Les questions doivent être rédigées de façon précise et porter sur un ensemble défini de thèmes. Impossible, par exemple, d’obtenir une réponse à une question personnelle. Le robot invite alors les usagers à contacter la mairie de façon traditionnelle.
Vers une ville intelligente et interconnectée
Aux yeux du maire André Santini (UDI), ces limites ne sont toutefois pas une entrave à l’intégration des robots conversationnels dans la panoplie des outils de la ville : "ce service illustre notre volonté de rendre l’administration encore plus accessible et réactive aux besoins de nos habitants".
Précurseure dans l’adoption d’outils numérique, IssyGPT ne devrait être qu’une étape de plus dans le long chantier de digitalisation de la commune. "Ce système marque un jalon vers la transformation d’Issy en une ville intelligente et interconnectée, où la technologie est entièrement dédiée au service des citoyens", indique la municipalité.
Issy-les-Moulineaux compte en effet sur son territoire un nombre très important d’entreprises de la filière numérique (Microsoft, Cap Gemini…) et fait figure de "triangle de l’innovation" à l’international. Il y a près de trente ans, en 1995, la médiathèque de la ville fut même parmi les premières à disposer d’un accès internet.