RGPD : la France va devoir se doter de 80 000 DPO en 2018

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    Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la Cnil, lors de l'université de l'AFCDP (Archimag)
  • A l'occasion de la 12ème université de l'AFCDP, la présidente de la Cnil a rappelé les retards des entreprises pour recruter des délégués à la protection des données personnelles.

    A quatre mois de l'entrée en vigueur du RGPD (Règlement européen sur la protection des données personnelles), c'est le branle-bas de combat dans les entreprises. Le RGPD entrera en application le 25 mai 2018 mais peu d'organisations sont prêtes pour appliquer les nouvelles dispositions européennes en matière de traitement de données personnelles.

    A ce jour, le nombre des délégués à la protection des données personnelles (DPD ou DPO, data protection officer) est loin d'être à la hauteur des besoins : "80 000 entreprises et organismes publics vont devoir se doter d'un DPO contre 18 000 aujourd'hui" expliquait Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la Cnil et du G29 devant les membres de l'AFCDP (1) réunis à Paris le 24 janvier.

    Création d'emplois et besoin de diplômés

    Face à ce défi quasi immédiat, l'AFCPD constate une forte curiosité des entreprises : "aujourd'hui notre université joue à guichet fermé !" se réjouit Paul-Olivier Gibert, président de l'association ; "nous avons compté 40 % d'inscriptions supplémentaires pour participer à cet événement par rapport à 2017 !". Et pour cause : le texte du RGPD est particulièrement indigeste et les organisations ont besoin d'accompagnement pour se mettre en ordre de marche.

    Bonne nouvelle pour les spécialistes de la donnée : la nomination quasi-obligatoire d'un DPO va entraîner des créations d'emplois surtout dans le secteur privé mais aussi dans le service public. Bruno Rasles, administrateur de l'AFCDP en a recensé 70 pour le seul mois de décembre 2017 : "il s'agit de vrais postes en CDI pour la plupart et pas seulement de stages !" Et pour occuper ces postes, les organisations ont besoins de compétences particulières. De nombreuses formations sont disponibles sur le marché mais "elles ne produisent que quelques centaines de diplômés par an" constate Bruno Rasles. 

    Aide documentaire

    Dans tous les cas, les DPO peuvent compter sur la Cnil qui met à leur disposition de nombreux documents : référentiels, aide documentaire, assistance...

    Quant aux PME qui rencontrent plus de difficultés que les grands comptes à mettre en oeuvre le RGPD, elles bénéficieront du soutien conjoint de la Cnil et de la Banque Publique d'Investsissement afin de ne pas rester sur le bord de la route.

    (1) Association Française des Correspondants à la protection des Données à caractère Personnel

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