Quand l’intelligence artificielle inquiète les Français... les plus diplômés !

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    David Lacombled : "J’ai décidé de m’engager entièrement pour la promotion du digital, car il est porteur de beaucoup de liberté à condition de s’y engager avec responsabilité". (Pixabay/ronymichaud)
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    Faut-il applaudir ou redouter l'importance croissante de la place de l'intelligence artificielle dans notre quotidien ? 

    Pour les Français, il n’y a pas de doute : 69 % d’entre eux estiment que l’intelligence artificielle va prendre une place importante dans leur vie future. Mais, dans le même temps, ils sont 65 % à être préoccupés des conséquences de cet essor. Selon une étude réalisée par l’Ifop pour l’Observatoire B2V des mémoires, les Français s’inquiètent notamment de l’autonomie croissante des machines comme les voitures sans chauffeur ou les drones armés. Et à y regarder de plus près, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à dire leurs réticences face à l’expansion illimitée de l’intelligence artificielle : 67 % contre 63 % des hommes. 

    Et que dire des 85 % des professions libérales et des cadres supérieurs qui pensent que l’intelligence artificielle et les masses de données serviront au profilage et à la surveillance ? Ce taux s’élève à 82 % chez les diplômés supérieurs contre 61 % des niveaux d’études inférieurs au baccalauréat. 

    Des chiffres rassurants

    « C’est un chiffre étonnamment élevé au regard de la réalité des risques, souligne Jean-Gabriel Ganascia (Université Pierre et Marie Curie, Paris) ; il apparaît clairement que l’utilisation des masses de données et de l’intelligence artificielle suscite des craintes même auprès des couches de la population les plus averties ». 

    Pour le philosophe Bernard Stiegler, au contraire, ces chiffres sont rassurants : « Quand on sait que des personnalités aussi bien informées que Stephen Hawking ou William Gates ont elles-mêmes manifesté leur très grande préoccupation face à ce qui se met en place, il est heureux de constater que les personnes interrogées reflètent une conscience de la dimension pharmacologique du numérique ».

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