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Créer un tutoriel vidéo

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    Interfaces de travail et de Screenflow
  • Pourquoi ne pas faire appel aux tutoriels vidéo pour présenter et animer vos services de veille et de documentation ? Voici une série de conseils pratiques et une sélection de logiciels pour accroître la visibilité de vos compétences.

    En quelques années, les tutoriels vidéo se sont multipliés et l'on comprend pourquoi. Vivants, courts et portés par une image dynamique, ils présentent l'avantage de capter l'attention du public bien plus facilement qu'un long texte indigeste. À condition de respecter quelques règles qui peuvent être déclinées en quatre étapes.

    •  Cadrage des objectifs pédagogiques.

    L'expression des besoins est une étape essentielle. Il convient donc de savoir précisément ce que l'on attend de ce tutoriel : à qui est-il destiné ? Sur quoi porte-t-il ? De quels moyens dispose-t-on ? À ce niveau du projet, il faut donc mettre en place un atelier d'échanges avec toutes les personnes impliquées dans le projet afin de fixer un calendrier et le périmètre du tutoriel.

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    N'oubliez pas qu'un tutoriel est destiné à un public extérieur, pas à soi-même ! Il faut donc l'imaginer du point de vue du futur utilisateur : le grand public est en attente d'un tutoriel simple et efficace alors qu'un professionnel est déjà aguerri à un certain vocabulaire et à certaines compétences techniques. On utilisera donc des mots différents selon que l'on s'adresse à l'un ou à l'autre.

    À tout moment, lors de ces ateliers d'échange, chacune des personnes impliquées doit faire valoir son point de vue afin d'aboutir à un projet équilibré tant du point de vue du producteur du tutoriel que de l'utilisateur.

    • 2 - Conception des scripts

    Le script permet de...

    ...scénariser les objectifs du tutoriel. Chaque étape du script décrit ce qui sera vu à l'écran. Elle est également minutée afin d'évaluer la longueur totale du tutoriel.

    La durée idéale d'un tutoriel donne lieu à bien des débats ! Certains formateurs estiment que 2 minutes suffisent pour la présentation générale d'un produit ou d'un service, que 5 minutes conviennent pour une démonstration, et que 10 minutes ne sont pas de trop pour une formation...

    Au-delà, ce serait le décrochage assuré ! Bien entendu, ces valeurs doivent être discutées lors des ateliers d'échange et tenir compte du public visé. Une fois consolidé, ce script doit être formalisé sur un document intelligible qui servira de repère tout au long de la production.

    • 3 - Production

    ​Nous entrons là dans le coeur du projet et dans la partie la plus chronophage, mais aussi la plus technique. Il s'agit en effet de réaliser un produit à l'aide d'outils qui demandent une certaine dextérité.

    Mais quel logiciel choisir ? Le marché de la capture vidéo est plutôt modeste et l'utilisateur a le choix entre quelques outils : Jing, Camstudio, Screentoaster, Screenflow, Camstasia Studio... Tous sont payants, mais il est possible de les tester, de les comparer et de se faire la main pendant 30 jours avant de passer à la caisse.

    À titre d'exemple, le tutoriel de présentation Serda Formation du mooc consacré à l'archivage électronique a été réalisé avec Camstasia.

    Quel que soit le logiciel utilisé, les interfaces de travail se ressemblent peu ou prou. Dans la partie inférieure se trouve la chaîne chronologique (timeline) qui affiche les éléments visuels au fur et à meure qu'ils sont sélectionnés.

    À gauche (dans la plupart des cas) apparaît la zone qui rassemble l'ensemble des éléments que vous utiliserez pour la production du tutoriel. Enfin, à droite, la zone de visualisation permet de visionner les vidéos qu'elles proviennent d'un disque dur, d'un téléphone ou d'un caméscope.

    Détail appréciable : ces trois espaces de travail peuvent être redimensionnés à tout moment selon le goût et les besoins de l'utilisateur.

    Le choix des plans qui constitueront le tutoriel doit évidemment se faire à la lumière de l'objectif poursuivi. Il est conseillé de varier les styles : images d'ambiance, captures d'écran, interviews... Mais attention ! Plus ces styles sont variés, plus il faut de la maîtrise pour organiser de façon harmonieuse les enchaînements entre les séquences !

    Essayez différentes combinaisons et donnez libre cours à votre créativité. Le succès d'un tutoriel vidéo dépend du rythme que vous lui insufflez. Soyez cependant attentif à la durée des séquences : un plan de 30 secondes, c'est long. Il faut que cette longueur soit justifiée par l'intérêt de la séquence. 

    Bonne nouvelle, les logiciels présentés ici proposent de très intéressants effets pour dynamiser vos séquences : zoom, ralenti-accéléré, recadrage... N'hésitez pas à les utiliser, mais avec modération. Un tutoriel qui abuse des zooms et des effets spéciaux a vite fait de donner le tournis aux internautes.

    Une fois vos éléments visuels sélectionnés, vous pouvez les déposer sur la timeline par un simple glisser-déposer. Afin de vous y retrouver, pensez à nommer clairement chacun de ces éléments. Par défaut, les logiciels attribuent une couleur spécifique aux différents formats utilisés : vidéo, texte, annotation, illustration, musique...

    Qui dit vidéo, ne dit pas assez son. Or les éléments sonores d'un tutoriel vidéo sont trop souvent négligés. Notamment la vitesse de lecture du texte qui accompagne l'image. Il faut absolument bannir les débits de parole de type mitraillette qui réduisent à néant le tutoriel.

    Le phrasé improbable et balbutiant de Françoise Sagan ou Patrick Modiano n'a pas sa place dans de tels projets.

    Si votre budget le permet, pourquoi ne pas faire appel à un comédien ou à une comédienne ? Un professionnel de la voix fait immédiatement la différence : diction, vitesse d'élocution, intonation, assurance.

    Au final, la supériorité d'une belle voix est incontestable. Des agences spécialisées proposent des voix pour tous les types de production : doublage, messages téléphoniques, jeux vidéo... En saisissant la requête « comédien(ne) voix off » dans un moteur de recherche, une multitude de spécialistes proposent leurs services.

    Si votre budget ne permet pas de faire appel à un professionnel de la voix, n'hésitez pas à investir dans un micro de qualité (à partir de 100 euros). Optez également pour un enregistrement voix réalisé dans une pièce mate afin d'éviter des résonances intempestives.

    Il est également conseillé de réaliser ces enregistrements dans la même journée afin d'éviter les variations du timbre de la voix. Une fois la capture voix effectuée, il est possible de réduire les bruits parasites avec un compresseur comme Audacity.

    • 4 - Diffusion

    Reste enfin à choisir le format de votre fichier multimédia. Si vous souhaitez le diffuser sur YouTube, sachez que cette plateforme extrêmement consultée est compatible avec de nombreux formats : avi, mov, mpeg4, mp4, wmv... YouTube propose également un mode de conversion des fichiers les plus rares.

    À quelques nuances près, Dailymotion propose les mêmes services. Moins connu, Vimeo peut également être mis à contribution.

    Pour un service plus personnalisé, optez pour le courrier électronique. En insérant une vignette produite à partir de YouTube, vous inviterez vos contacts à cliquer dessus : ils seront aussitôt redirigés vers votre tutoriel vidéo.

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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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