Les Français savent que le secteur du numérique recrute mais boudent les formations professionnelles

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    Les hommes sont plus nombreux que les femmes à envisager ou avoir déjà suivi une formation continue dans le secteur du numérique (44 % contre 35 %). (Freepik/ijeab)
  • Résultat : le secteur du numérique peine à recruter des profils suffisamment formés pour les emplois qu'il crée. 

    En France, 14 millions de personnes sont touchées par l'illectronisme et 2,4 millions de personnes sont demandeuses d'emploi. Pourtant, le constat a de quoi surprendre : si les personnes en âge de travailler pensent que le secteur du numérique sera créateur d'emplois et mesurent l'importance de se former au numérique, elles ne sont pas si nombreuses à se reconvertir dans ce secteur ou à envisager de le faire. C'est ce que nous apprend une étude réalisée par OpinionWay pour l'ENI Ecole Informatique : Les actifs et la formation aux métiers du numérique. Le manque de compétences techniques et le coût de la formation sont les deux principaux freins avancés par les actifs interrogés.

    Le numérique : pourvoyeur d'emplois

    Pour la plupart des actifs, le secteur du numérique est particulièrement dynamique. En effet, près de 90 % de la population active, tous diplômes confondus, estiment que les recrutements dans ce secteur seront importants à l'avenir. Et 3 actifs sur quatre voient au moins un avantage à se former au numérique. Avec à la clé, un emploi plus intéressant (pour 31 % des sondés) et une meilleure rémunération (pour 28 % d'entre eux).

    Pourtant, l'enquête réalisée par OpinionWay révèle que seul un tiers des actifs (33 %) s'est déjà reconverti professionnellement dans le numérique ou envisage de le faire. Et seuls 40 % des actifs interrogés déclarent avoir suivi ou souhaiter suivre une formation continue pour se former aux métiers du numérique. 

    Les freins à la formation aux métiers du numérique

    S'ils sont si peu nombreux à envisager de se former pour se reconvertir dans le secteur du numérique, c'est parce qu'ils identifient plusieurs freins en la matière, estimant, pour 38 % d'entre eux, que la formation aux métiers du numérique n'est pas à la portée de tout le monde. Les femmes et les classes populaires sont même 42 % à le penser. Parmi les principales raisons invoquées, citons en priorité le manque de compétences techniques (60 %) et le coût de la formation (42 %). Un sondé sur quatre considère également que l'âge constitue une barrière en la matière : 25 % d'entre eux estiment en effet que la formation n'est pas accessible à tous car plutôt destinée aux jeunes.

    Le numérique peine à recruter

    Le paradoxe de cette étude va de paire avec un autre constat alarmant : le secteur du numérique, qui a déjà créé plus d'un million d'emplois directs et indirects en 15 ans, connaît une véritable pénurie de compétences. Les candidats suffisamment formés pour occuper les postes disponibles sont trop peu nombreux, et nombre d'emplois proposés restent vacants. Il semble donc urgent que les professionnels s'emparent de ce sujet. Les premiers formés seront les premiers servis !

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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".