Patrice Marcilloux. – Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2013. – 250 p. – ISBN 978-2-7535-2264-0 18 euros
Le maître de conférences en archivistique et directeur de recherches à l’université d’Angers Patrice Marcilloux s’est interrogé sur des modalités d’usage caractéristiques des archives des trente dernières années afin d’en décrypter une tendance : celle d’une individualisation généralisée du rapport aux archives.
Notant une présence de plus en plus forte du mot « archive » dans la société contemporaine au-delà même de l’institution et des identités professionnelles classiques, Patrice Marcilloux constate, avec une approche très historique, une « diffusion-dispersion d’une certaine idée des archives dans la société ». Cet émiettement des pratiques professionnelles n’est selon l’auteur pas dépourvu de sens et de cohérence puisqu’elle va de paire avec une orientation individuelle évidente : « Les archives s’affirment comme un espace intermédiaire entre l’individu et la société, l’un des espaces de la fabrique sociale de l’individu contemporain et de la narration du moi ». Histoire locale, généalogie, consultation de documents administratifs ou des données publiques ne sont que quelques exemples des usages banalisés de la recherche des traces archivistiques personnelles de chacun… vers la quête de soi.