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"Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années." Corneille ne pensait certainement pas à Océane Valencia en écrivant "Le Cid". Pourtant, la petite fille de neuf ans classait déjà les archives d’un grand-père directeur de recherche au CNRS. Quelques années plus tard, elle effectuait son stage de classe de 3e à la bibliothèque municipale de Beauchamps, dans le Val-d’Oise. "J’y ai passé beaucoup de temps comme lectrice, puis comme stagiaire", explique-t-elle. "J’ai découvert l’envers du décor en rangeant les rayons, en équipant les livres et en m’occupant des fichiers des lecteurs. Une expérience déterminante pour ma future carrière !"
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Du collège à son poste actuel de responsable du Service des archives et du recueil des actes au sein de la bibliothèque de Sorbonne Université, Océane Valencia a gravi tous les échelons. Le baccalauréat ES en poche, elle quitte la banlieue pour le prestigieux lycée Henri-IV, à Paris, en classe préparatoire hypochartes. "C’était exigeant et difficile, mais j’ai appris à travailler efficacement et à passer des oraux. C’est également à Henri-IV que j’ai noué des amitiés qui durent encore aujourd’hui".
Étudier la documentation technique et la tester in situ
Ses études se poursuivent à l’Université Paris IV, puis à Angers, où elle décroche licence (Histoire spécialité Archives) et master (option records management). Une formation qui la confirme dans sa vocation précoce et qui lui permet de se frotter à toutes sortes de logiciels : "une de mes missions a consisté à classer les célèbres groupes de discussion de Yahoo. Avec d’autres étudiants, nous avons dû étudier de près les conditions générales d’utilisation, définir le périmètre de la collecte, mettre les mains dans le cambouis… C’est à cette occasion que j’ai écrit mes premières lignes de code. Ce master m’a également permis de réaliser un encodage LaTeX, qui détermine comment les caractères d’un fichier source sont interprétés et affichés dans un document final. J’aime bien étudier la documentation technique et la tester in situ."
En 2014, elle est recrutée par l’École pratique des hautes études (EPHE) et plonge dans le bain professionnel : création d’un cadre de classement, numérisation d’un fonds d’archives scientifiques, premiers contacts avec les humanités numériques… Deux ans plus tard, elle rejoint Paris Sorbonne IV, pilote le déménagement de 700 mètres linéaires d’archives administratives et prépare la fusion avec les fonds de l’Université Pierre-et-Marie-Curie. Sur sa feuille de route, figure également le passage au RGPD, l’indigeste règlement européen sur la protection des données personnelles.
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Un poste d’observation à l’AAF
Depuis 2018, elle occupe son poste actuel, perchée au quinzième étage de la célèbre tour Zamansky du campus de Jussieu. Un poste d’observation qui en rejoint un autre : Océane Valencia est membre de l’Association des archivistes français et siège depuis cette année au bureau de l’AAF en tant que vice-présidente à la normalisation et aux partenariats.
Elle y supervise également le lancement d’un nouveau groupe de travail consacré à l’intelligence artificielle appliquée au monde des archives. "L’AAF est sans aucun doute un très bon poste d’observation pour discuter entre collègues. Nous parlons très librement du métier, de ses enjeux et de ses problèmes. L’IA est bien entendu au cœur de nos discussions et nous constatons une forte demande d’information de la part des collègues."
Elle like
- Sa chanson préférée : une de mes musiques incontournables est "Mr. Brightside", de The Killers, dont j’apprécie toujours l’énergie.
- Le personnage historique avec qui elle aimerait dîner : Madeleine Pelletier, pour bénéficier de son éclairage sur nos actualités. Les échanges ne pourraient qu’être variés et animés !
- Sa ville préférée : la ville de Tokyo et ses ambiances si différentes, suivant que l’on passe d’une rue à l’autre, m’ont captivée.
