Le numérique appliqué aux transports fait de cette ouverture des données une priorité et vise à terme le développement d'un nouveau projet de mobilité servicielle : le MaaS (Mobility as a Service).
Le calendrier de l'open data des opérateurs de transport se précise enfin. Si le projet de loi d'orientation des mobilités, qui sera présenté en Conseil des ministres début novembre, portera sur l'ouverture des données en matière de transport, la ministre Elisabeth Borne et le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances Mounir Mahjoubi ont d'ores et déjà donné quelques précisions sur les différentes étapes de cette ouverture au salon Autonomy qui s'est déroulé à Paris du 18 au 20 octobre dernier.
L'intégralité du territoire d'ici 2021
L'ouverture et le partage des données de transport sur tous les territoires et la construction de nouveaux standards pour coordonner ces outils sont les priorités du numérique appliqué aux transports, ont rappelé Elizabeth Borne et Mounir Mahjoubi. La loi d'orientation des mobilités prévoit un calendrier en deux temps du partage des données des opérateurs publics : "d'ici 2019, toutes les métropoles, ou zones situées sur un important axe européens, seront prises en charge, a annoncé la ministre des Transports ; l'intégralité du territoire le sera d'ici 2021".
Les services d'information multimodales (SIM)
Par ailleurs, Elizabeth Borne a précisé le cadre d'ouverture des données théoriques des services d'information multimodales (SIM) : celles-ci, "qui sont déjà riches grâce au travail de collecte des régions et métropoles, ainsi que d'ouvrir les données des grands opérateurs non intégrés dans tous les SIM", devront être disponibles d'ici le début d'année 2019. Enfin, la ministre a annoncé que la collecte des données d'accessibilité sera "renforcée" et que les données en temps réel devront être ouvertes dans un second temps au cours de l'année 2019.
Le MaaS = le Graal
Rappelons que la loi Macron de 2015 prévoyait déjà le libre accès aux données de transport. Pourtant, près de quatre ans plus tard, de nombreux transporteurs n'ont toujours pas ouvert leurs data et seules 53 agglomérations ont déjà transmis les données de leurs réseaux urbains de transport public.
La future loi d'orientation des mobilités vise à accélérer cette dynamique et prévoit l'optimisation du transport intermodal (cumul de différents modes de transport) avec un Graal à la clé : le MaaS (Mobility as a Service), c'est à dire l'accès pour le consommateur à différents modes de mobilité, qu'ils soient actifs (marche, vélo, etc), passifs (métro, bus, train, etc), collectifs ou partagés (voiture privée partagée, VTC, taxis, etc), sans se préoccuper des différents intermédiaires impliqués. Ce projet de mobilité servicielle, qui combine information et billettique, au niveau territorial et national, vient de faire l'objet d'un appel à projets (Expérimentations pour le développement de la mobilité servicielle) de la part de l'Ademe.