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En préambule, pourriez-vous expliquer ce que la naissance de l’Inathèque de France en 1995 a changé pour la recherche et l’analyse des médias ?
Avant de vous répondre, et puisque la connivence est une critique souvent proférée à l’encontre des médias, je tiens à préciser à vos lecteurs que vous et moi n’avons aucun lien de parenté et que notre homonymie est totalement fortuite… (sourire)
Pour répondre à votre question, il faut rappeler qu’avant même l’introduction du dépôt légal pour l’audiovisuel en 1995, l’Ina avait eu l’excellente idée d’organiser des ateliers rassemblant à la fois des chercheurs, des documentalistes, des archivistes et des ingénieurs. Nous avons ainsi pu réfléchir ensemble aux instruments de recherche, aux logiciels, aux notices… Bref, à tout ce qu’il fallait prévoir pour répondre aux besoins des chercheurs.
Cette démarche, rare, fut passionnante et extrêmement productive. Jusque-là, je travaillais en effet moins sur la télévision que sur le cinéma, précisément parce qu’il était quasiment impossible d’accéder à ces archives, ou alors moyennant des sommes totalement inabordables pour un universitaire. Et tout à coup, non seulement nous avons pu accéder aux archives, mais sur de longues périodes !
Ce fut une véritable révolution, car nous pouvions désormais analyser, non seulement tel ou tel programme, mais des collections de programmes ou de vastes corpus, avec les outils d’analyse extraordinaires qui ont été développés parallèlement. Cela a complètement changé notre façon de chercher, mais aussi la façon de constituer les notices et de valoriser les archives. Ce fut un véritable âge d’or pour la recherche française, qui a bénéficié d’un coup d’accélération incroyable et d’une précision nouvelle pour les publications.
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Revenons maintenant à « Médias : sortir de la haine ? ». Pourquoi avoir mis un point d’interrogation à la fin du titre ?
Nous en avons beaucoup parlé avec l’éditeur. J’ai tenu à ce point d’interrogation car je ne voulais pas que mon livre soit pris comme un livre de recettes dont on ne retiendrait que les solutions. Je voulais m’adresser à un lecteur ouvert qui se posait lui aussi les questions soulevées.
D’où vient le malaise de la société face aux médias ?
Je suis d’abord parti du constat qu’on assiste aujourd’hui à une haine envers les médias. Les faits le prouvent : une station de radio incendiée, ainsi que des kiosques à journaux, des journalistes agressés…
