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Qui est Charles Personnaz, le directeur de l'Institut national du patrimoine ?

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    "L’INP [est] à la croisée de différentes spécialités (archives, monuments historiques, musées et archéologie), il fait partie des lieux où la place qu’aura le patrimoine dans l’État et dans la société de demain se dessine". (Crédit : Clémence Jost)
  • Charles Personnaz est le directeur de l'Institut national du patrimoine (INP) depuis avril 2019. Rencontre avec ce haut fonctionnaire amoureux du patrimoine et spécialiste de l'histoire byzantine qui a pris ses fonctions le jour de l'incendie de la cathédrale Notre-Dame. Pour Archimag, il se confie sur son parcours.

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    Charles Personnaz a pris ses fonctions de directeur de l’Institut national du patrimoine (INP) le 15 avril 2019. Le soir même, la cathédrale Notre-Dame de Paris était ravagée par les flammes. Ce drame et l’émotion qu’il a suscitée bien au-delà du milieu du patrimoine ont confirmé au jeune quadra le rôle crucial des professionnels formés à l’INP, ce qui l’avait poussé à y postuler.

    « Non seulement le patrimoine a une place centrale dans mon parcours », explique-t-il, « mais il est au cœur de notre vie collective ».

    Ce qu’il a expliqué dès le lendemain matin de l’incendie aux étudiants de l’institut, bouleversés, qu’il rencontrait pour la première fois :

    « Les métiers de conservateur et de restaurateur ont une lourde responsabilité. En conservant les archives, les œuvres et les monuments historiques, ils permettent à la société de perdurer dans son être ».

    Il ajoute :

    « C’est pour cela que j’ai postulé à l’INP : à la croisée de différentes spécialités (archives, monuments historiques, musées et archéologie), il fait partie des lieux où la place qu’aura le patrimoine dans l’État et dans la société de demain se dessine ».

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    Dès ses études, Charles Personnaz n’a de cesse de jongler entre l’administration et le patrimoine.

    « J’avais un tempérament littéraire très affirmé », confie-t-il ; « j’ai continué dans cette voie ».

    Hypokhâgne, khâgne, Sciences Po Paris, puis de l’histoire à l’université… C’est avec ce sérieux bagage que le jeune Parisien se présente au concours de l’Ena, dont il sort diplômé en 2004.

    Construire le récit historique

    À sa sortie, Charles Personnaz est nommé à la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du ministère de la Défense, considéré comme le deuxième détenteur de patrimoine culturel de l’État.

    « Toutes ces collections qui ne relèvent pas des beaux-arts ne trouvaient pas suffisamment leur place dans les institutions culturelles », explique-t-il ; « il fallait valoriser la culture matérielle pour la construction du discours historique ».

    C’est dans cette optique qu’il intègre ensuite la direction des Musées de France avant de collaborer pendant deux ans au projet de création de la Maison de l’Histoire de France. Annoncée en 2007 par Nicolas Sarkozy, elle sera finalement abandonnée en 2012 après une longue polémique sur fond de débat autour de l’identité nationale. Certains craignent alors que cette Maison devienne le lieu d’un « roman national » convenu.

    « Les sursauts politiques, médiatiques et académiques ont été extrêmement violents », se souvient-il ; « mais je pense toujours qu’il faut réinventer un récit, évidemment critique, qui dise quelque chose de notre passé commun pour nous inviter à réfléchir sur ce qui nous unit et sur le futur que l’on souhaite dessiner sur ces fondements ».

    Il reviendra sur les raisons de l’échec de ce projet dans un livre coécrit avec Emmanuel Pénicaut : « L’histoire de France ne passera pas » (Bourin Francois Eds, 2014).

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    Passage à la Cour des Comptes

    En 2009, Charles Personnaz s’éloigne du débat public pour retrouver le ministère de la Défense, où il s’occupe d’affaires budgétaires. En 2014, il rejoint la Cour des Comptes en tant que responsable du secteur de la communication.

    « J’ai contrôlé les entreprises publiques de l’audiovisuel les unes après les autres », explique-t-il ; « la réflexion autour de leur modèle de gestion et à la manière dont elles affrontaient les grandes perturbations numériques du moment était passionnante ».

    S’il semble s’être éloigné durant dix ans du patrimoine, il n’en est rien. Le spécialiste de l’histoire byzantine travaille alors à titre bénévole sur les projets en faveur du patrimoine du christianisme oriental de l’association l’Oeuvre d’Orient. C’est dans ce cadre qu’il participe en 2017 à la création, à l’Institut du monde arabe, de l’exposition « Chrétiens d’Orient, 2000 ans d’Histoire », et que le président de la République lui commande ensuite un rapport pour renforcer l’action de la France dans la protection du patrimoine des minorités menacées du Moyen-Orient.

    Le quotidien de ce père de quatre enfants, qui continue d’écrire par ailleurs, est donc chargé. Il le résume ainsi :

    « Pour moi, le patrimoine, c’est cela : préserver et transmettre ».

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    Il like :

    • Son lieu préféré : Notre-Dame de Paris, à l’ombre de laquelle j’ai grandi et où des moments importants de ma vie personnelle se sont déroulés.
    • Son musicien préféré : Bach, qui sait traduire en musique la pesanteur de notre nature tout en nous faisant partir vers la lumière. Comme une échappée.
    • Sa peinture préférée : La Mort de la Vierge, de Caravage qui arrive dans ses œuvres à nous fasciner par sa dramaturgie tout en manifestant une compréhension théologique extrêmement profonde.
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