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Périg Bouju : "En bibliothèque universitaire, le télétravail ne s'improvise pas"

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    Selon Périg Bouju, la filière bibliothèque compte 21,5 % de télétravailleurs déclarés. (Freepik)
  • Périg Bouju est l’auteur du mémoire d’étude « Le télétravail : oui, mais pas trop ! Enjeux et limites du télétravail en bibliothèque universitaire et de recherche » (Enssib, 2021). Conservateur à l’université Sorbonne-Paris Nord, il est responsable de la BU Jean Dausset de Bobigny. Quels enseignements retenir du télétravail en bibliothèque universitaire ? Quels problèmes a-t-il soulevé ? Et quel a été son impact sur l'organisation des BU ? Périg Bouju livre les résultats de son enquête.

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    Quels sont les principaux enseignements du télétravail en BU ?

    L’enquête que j’ai menée à l’été 2020 montre que les BU n’échappent pas aux difficultés observées ailleurs : surreprésentation des cadres, confusion entre télétravail (conventionné) et travail à distance (confinement, imprévus…), dépendance à l’équipement et aux applications métier, lacunes dans la formation et la prévention des risques…

    Cependant, si le télétravail n’a été introduit qu’en 2017 dans l’enseignement supérieur, la part de télétravailleurs dans les BU représente plus de 20 % des effectifs, ce qui est loin d’être négligeable. Du reste, la crise pandémique de 2020 a balayé les réticences et a démontré que le télétravail et les bibliothèques ne sont pas incompatibles.

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    Des points de friction sont-ils apparus lors de la généralisation du télétravail ?

    Oui, naturellement. Le télétravail ne s’improvise pas : il est affaire de compétences (numériques), d’équipement (informatique, espace de travail à domicile) et d’organisation du temps de travail.

    Le laisser-faire, l’absence de cadrage et de suivi peuvent donner l’illusion de l’autonomie et de la confiance, mais ils engendrent aussi une rupture avec le collectif de travail.

    Parfois perçu comme un « privilège », le télétravail implique de la part des encadrants une communication adaptée auprès des équipes : un collègue en télétravail n’est pas absent, il travaille sur des missions analogues à celles réalisées en présentiel, il rend des comptes sur son activité.

    La question de l’éligibilité des agents au télétravail doit également faire l’objet d’une totale transparence, les BU étant liées aux chartes du télétravail adoptées par les universités. J’ajoute que le terme « généralisation » n’est pas approprié au télétravail conventionné, qui est le sujet du mémoire. Il faudrait plutôt parler du déploiement du télétravail ou de l’ouverture du télétravail aux agents.

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    Quel est l’impact du télétravail sur l’organisation des BU ?

    Le télétravail renouvelle le sens donné au travail. Son déploiement invite à revoir l’organisation des missions « gourmandes » en agents, au premier rang desquelles figurent le service public et la gestion des collections.

    Le télétravail implique également un changement de culture managériale : définir des objectifs à moyen terme, donner plus de latitude dans la réalisation de certaines tâches, promouvoir la transversalité et le droit à l’erreur…

    Adopter le télétravail, c’est se concentrer sur ce que l’on fait, plutôt que ce que l’on est.

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    Les chiffres clés du télétravail en BU

    •     21,5 % de télétravailleurs déclarés dans la filière bibliothèque ;
    •     Pour 85 % d’entre eux, le télétravail permet de passer moins de temps dans les transports et améliore le bien-être au travail ;
    •     La visioconférence est plébiscitée par 77 % des télétravailleurs ;
    •     1 jour de télétravail en moyenne par semaine ;
    •     77,5 % des non-pratiquants interrogés sont intéressés suite à la crise.

    (enquête été 2020)

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