Archives en danger : le cinéma muet américain réduit au silence

La première adaptation de Gatsby le Magnifique, réalisée en 1926 par Herbert Brenon. DR

 

Suite à une étude du fonds d'archives du cinéma américain, la Bibliothèque du Congrès signale que 70 % des films muets produits entre 1912 et 1929 sont perdues dans leur format original.

Impossible désormais de visionner la version originale complète du Cléopâtre réalisé par Gordon Edwards en 1917 ou du Gatsby le Magnifique d’Herbert Brenon, tourné en 1926. Ces classiques sont perdus pour toujours, tout comme 70 % des 11 000 films muets produits entre 1912 et 1929.

Perte irréversible

Ce triste inventaire a été réalisé par la Bibliothèque du Congrès suite au premier rapport analysant le fonds des archives cinématographiques des Etats-Unis. Son directeur, James H. Billiogton, estime "alarmante et irréversible pour l’héritage culturel" des Etats-Unis la disparition de ces films de l’ère du muet.

Rapatriement de copies

Seuls 1 575 titres ont survécu dans leur format original en 35 mm ; quelques autres dans des formats de pellicule de moins bonne qualité, en 16 mm ou en 28 mm.

Certaines copies de nombreux films muets des années 1912 à 1929 pourraient se trouver à l’étranger : un programme national pourrait être mis en place afin de les rapatrier et ainsi reconstituer les archives du cinéma américain.

Si le film The Great Gatsby de 1926 a désormais disparu, il est tout de même possible d'en visionner les toutes dernières images existant encore. En effet, sa bande annonce de l'époque est elle toujours intacte et disponible sur YouTube :

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La photographie possède un pouvoir fascinant : celui de capturer un instant et de le figer pour l’éternité. Elle raconte des histoires, qu’elles soient personnelles ou collectives, qui traversent le temps et façonnent notre passé, notre présent et notre futur. C’est pourquoi les albums de famille jouent un rôle si important dans la construction de nos souvenirs. Mais avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, capable de créer des images de plus en plus proches de la réalité, une question se pose : comment cette technologie va-t-elle influencer notre mythologie familiale ? Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, explore depuis longtemps nos relations avec les technologies. En cherchant à recréer une photographie de son enfance, il s’est intéressé aux liens entre mémoire, photographie et intelligence artificielle. Il revient sur l’origine de son livre "Le jour où j’ai tué mon frère - Quand l’IA fabrique la photographie de nos souvenirs", publié aux Éditions Lamaindonne.