Trois livres empoisonnés à l’arsenic retrouvés dans une bibliothèque universitaire

  • BUDanemark_livresempoisonnes.jpg

    Danemark-livres
    Des livres empoisonnés à l’arsenic ont été retrouvés à Odense au Danemark. crédits : pixabay.com
  • La réalité rattrapée par la fiction. Des livres du XVIe et XVIIe siècles comportant des traces d’arsenic ont été retrouvés dans une bibliothèque du sud du Danemark à Odense.

    Peut-être connaissez-vous “Le Nom de la rose”, un roman d’Umberto Eco paru en 1980 dans lequel on retrouvait un moine bénédictin fou qui avait empoisonné un livre d’Aristote provoquant la mort d’une grande partie des moines d’un monastère? Il semblerait que les livres mortels n’existent pas que dans les romans.

    Deux chercheurs ont découvert de l’arsenic dans trois livres du XVIe et XVIIe siècles (qui traitaient des faits historiques) de la bibliothèque de l’université du sud du Danemark, expliquent-ils dans un article publié sur The Conversation fin juin.   

    L’arsenic était présent dans les couvertures des ouvrages, qui contenaient une forte concentration de poison.

    Un poison révélé par des rayons X fluorescents

    C’est en cherchant des morceaux de parchemins du Moyen-Age que les rayons X fluorescents ont révélé que les pigments d’encre verts contenaient de l’arsenic. Ils cherchaient au départ à décrypter ce qui était inscrit sur ces fragments.

    Jakob Povl Holck et Kaare Lund Rasmussen, bibliothécaire et professeur en physique, chimie et pharmacie précisent dans The Conversation : “Cet élément chimique est parmi les substances les plus toxiques au monde et y être exposé peut conduire à de nombreux symptômes d’empoisonnement, le développement d’un cancer voire la mort”.

    Un répulsif contre les parasites ?

    Contrairement au roman d’Umberto Eco, l’empoisonnement ne serait pas ici le but de l’usage de l’arsenic. Le pigment pourrait être du “vert de Paris”, dont les impressionnistes vantaient les vertus de résistance et d’intensité chromatique. Par la suite, sa toxicité ayant été démontrée, son utilisation s’est détournée vers le domaine agricole, comme pesticide.

    Les deux chercheurs avancent une explication : “Dans le cas de ces livres, le pigment n’a pas été utilisé pour des raisons esthétiques. Une explication plausible de l’utilisation du vert de Paris sur les vieux livres pouvait être de les protéger contre les insectes et la vermine.

    Depuis la découverte de leur toxicité, la bibliothèque stocke les trois volumes empoisonnés dans des boîtes en carton séparées dans une armoire ventilée. “Nous prévoyons également de les numériser pour minimiser la manipulation physique”, ajoutent les chercheurs.

     

    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    La photographie possède un pouvoir fascinant : celui de capturer un instant et de le figer pour l’éternité. Elle raconte des histoires, qu’elles soient personnelles ou collectives, qui traversent le temps et façonnent notre passé, notre présent et notre futur. C’est pourquoi les albums de famille jouent un rôle si important dans la construction de nos souvenirs. Mais avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, capable de créer des images de plus en plus proches de la réalité, une question se pose : comment cette technologie va-t-elle influencer notre mythologie familiale ? Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, explore depuis longtemps nos relations avec les technologies. En cherchant à recréer une photographie de son enfance, il s’est intéressé aux liens entre mémoire, photographie et intelligence artificielle. Il revient sur l’origine de son livre "Le jour où j’ai tué mon frère - Quand l’IA fabrique la photographie de nos souvenirs", publié aux Éditions Lamaindonne.

    sponsoring_display_archimag_episode_6.gif