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Transformations et aménagements : les bibliothèques s’adaptent aux nouveaux besoins de leurs publics

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    Burgundy-School-Business
    En juin 2017, après seulement 9 mois de travaux, c’est un troisième lieu à la pointe de la technologie qui est proposé aux étudiants dans la verrière de la Burgundy School of Business (BSB)
  • Repenser leur positionnement et leurs espaces est indispensable pour les établissements souhaitant répondre aux nouvelles attentes de leurs publics et “changer la donne”, qui était le thème de la dernière conférence annuelle de la coopérative mondiale de bibliothèques OCLC (Online computer library center). Lors de cet événement, qui s’est déroulé du 26 au 27 février dernier à Marseille, trois projets de bibliothèques ont été présentés, différents par leur périmètre, leur contexte et leur mise en oeuvre, mais avec un même objectif : s’adapter aux nouveaux besoins de leurs usagers.

    Les usages et les besoins du public ont profondément évolué. Les études le montrent : ce n’est plus seulement l’accès à des ouvrages et à une salle de lecture silencieuse qu’ils souhaitent trouver dans leur bibliothèque, mais bien un véritable lieu de vie connecté, propice à la réflexion, au repos, au travail en groupe et à des activités annexes.

    Le centre de documentation du campus Dijon-Sambin de l’école supérieure de commerce Burgundy School of Business (BSB), en Côte-d’Or, a entamé sa réflexion sur la transformation de ses espaces dès 2014 et l’a ouverte à ses étudiants. “Les effectifs augmentaient et notre centre de documentation devenait trop petit, explique Marie-Louise Battault, responsable du nouveau learning center de la BSB ; par ailleurs, nos étudiants souhaitaient plus que ce que l’on trouve habituellement dans une bibliothèque. Ils voulaient bien sûr y trouver un environnement studieux, mais avaient besoin d’un lieu dédié à la vie sociale et à la communauté”.

    En juin 2017, après seulement 9 mois de travaux, c’est un troisième lieu à la pointe de la technologie qui est proposé aux étudiants dans la verrière de l’école. Les 500 mètres de rayonnages de livres sont désormais répartis sur près de 1000 m² (contre 350 m² à l’origine) qui peuvent accueillir 300 places assises autour de tables connectées. Surtout, de multiples espaces de travail et de détente sont dorénavant répartis sur les trois étages du learning center : en plus de la salle de lecture, les étudiants peuvent notamment profiter d’une press room, d’une tisanerie, de salles de travail en groupe, d’une salle de visioconférence, d’une salle zen, d’un espace “carrières et coaching” ou encore d’un “hub training creativity” et d’un “game space”. Le succès est sans appel : “Nous sommes passés d’une fréquentation moyenne de 250 personnes par jour à plus de 700 avec des pointes à 1300, se réjouit Marie-Louise Battault ; par ailleurs, l’école revit en soirée puisque nous avons étendus nos horaires d’ouverture à 22 heures”.

    Transformer sans dénaturer

    En région parisienne, la bibliothèque de l’université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis, dessinée par l’architecte Pierre Riboulet et récompensée en 2015 par le label Marianne pour la qualité de ses conditions d’accueil, vient de fêter ses 20 ans. Véritable “pont” entre les deux bâtiment du campus de Saint-Denis, elle s’étend sur 15 000 m² et dispose 450 000 ouvrages et de 1 500 places de lecture. “Un projet de transformation douce de trois espaces de l’établissement a été décidé afin de répondre aux nouveaux besoins de nos étudiants, explique Iegor Groudiev, directeur de la bibliothèque ; mais ceci en préservant au maximum l’esprit du lieu et sans toucher aux salles de lecture traditionnelles”.

    Le défi pour l’établissement est alors d’introduire de l’innovation au sein d’un espace iconique de l’université, sans le transformer totalement. La banque de prêt, située dans le hall d’accueil, massive et frontale, est d’abord redessinée, allégée, et équipée d’automates de prêts. La salle des périodiques, ensuite, dont les collections étaient très peu consultées, a été entièrement repensée et aménagée pour le travail en commun (tables connectées, fauteuils, yourte isolée dédiée à la rencontre, 6 salles et des box dédiés au travail en groupe, espaces d’auto-formation, etc). Enfin, une salle dédiée aux chercheurs, qui ne servait plus, a été transformée en une salle numérique dédiée à la pédagogie inversée et équipée d’un tableau numérique interactif. Sans compter la mise en place d’un service de prêt d’ordinateurs portables, la création d’un espace bande-dessinées, la transformation de l’espace audiovisuel, le réaménagement de la terrasse, et la création d’une salle dédiée aux personnes en situation de handicap. Par ailleurs, une attention particulière a été portée au mobilier, de façon à s’adapter aux nouvelles postures des étudiants : “Ils peuvent désormais s’allonger et même dormir s’ils le souhaitent”, se félicite Iegor Groudiev.

    Construction sur (dé)mesure

    Du côté des bibliothèques publiques, les enjeux sont les mêmes : c’est un véritable lieu de vie et d’activités que les habitants souhaitent trouver dans leur quartier. C’est dans cet esprit que la toute nouvelle bibliothèque centrale d’Oodi, inaugurée à Helsinki en décembre 2018, a été conçue par l’agence ALA Architects, avec l’ambition de devenir un “catalyseur de la vie publique, de la pensée, de la production et du partage”. Au point que seul un tiers de la surface totale du bâtiment est dédiée au stockage des livres. Un cinéma géré par les Archives nationales de l’audiovisuel, un café, un restaurant, un atelier de fabrication, un terrain de jeux pour les enfants ou encore un studio d’enregistrement se partagent le reste des 10 000 m² de l’établissement, résolument ouvert et vivant, réparti sur trois étages.

    “Tout le monde nous regarde, s’enthousiasme Lotta Muurinen, responsable des projets internationaux de la bibliothèque d’Helsinki ; Oodi est sans doute l’un des bâtiments dont on parle le plus en ce moment, à Helsinki et dans le monde”. Avec une moyenne de 10 000 visiteurs par jour et 141 000 prêts réalisés depuis son ouverture, le pari de la bibliothèque d’Oodi, qui vise les 2,5 millions de visiteurs chaque année, semble déjà rempli.

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