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Archives nationales du monde du travail (ANMT) : une valorisation multicanale

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    Archives de la Société d’informatique Bull, employés et machines, 1951-1960. (Archives nationales du monde du travail)
  • Corinne Porte est la directrice des Archives nationales du monde du travail (ANMT) qui sont un service à compétence nationale du ministère de la Culture, sis à Roubaix. Pour Archimag, elle présente les missions, le fonds et les actions de valorisation des ANMT. Elle explique également que si la médiation numérique a pris une place importante, elle ne doit pas être la seule.

    Temps de lecture : 4 minutes

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    Sommaire du dossier sur la valorisation des archives :


    Quelle est la spécificité des Archives nationales du monde du travail ?

    anmt-batiment-roubaixLes Archives nationales du monde du travail, service à compétence nationale, ont pour mission de collecter, conserver et valoriser les archives des acteurs économiques et professionnels (entreprises, syndicats, comités d’entreprise...).

    L’origine des ANMT remonte à 1981, après l’élection de François Mitterrand, où il fut décidé de porter une attention particulière aux documents produits par les entreprises alors que la France était en pleine désindustrialisation. La région Nord-Pas-de-Calais, particulièrement touchée, a été désignée pour accueillir le premier des cinq centres initialement prévus.

    La réhabilitation (1989-1993) de l’usine Motte-Bossut à Roubaix, symbole de cette désindustrialisation et seul centre d’archives créé in fine, est confiée au cabinet Area de l’architecte Alain Sarfati.

    > Lire aussi : Les Archives nationales du monde du travail (ANMT) lancent leur nouveau site : des milliers d'archives accessibles en ligne !

    Quels documents trouve-t-on aux ANMT ?

    Nous conservons des fonds produits par les acteurs économiques et professionnels dans toute leur diversité : entreprises (Lafarge, Banque Rothschild…), syndicats (CFDT, FEN…), comités d’entreprise, organisations professionnelles (Fnsea…), associations en lien avec le monde du travail (Emmaüs international, Secours populaire, Jeunesse ouvrière chrétienne…). Ces fonds, majoritairement sur support papier, représentent environ cinquante kilomètres linéaires.

    archives-anmt-valorisation-charbonnage-franceNous conservons également des fonds figurés (photographies, diapositives, affiches, cartes, plans) et audiovisuels comme les films produits par Charbonnages de France, véritable propagande à destination du grand public.

    Par ailleurs, nous numérisons régulièrement des fonds pour mise en ligne : documents de gouvernance des entreprises (PV d’assemblées générales, CR de conseils d’administration…), documents nominatifs (dossiers de mineurs de fond par exemple), documents figurés (cartes postales, photographies, affiches…).

    Enfin, en ce qui concerne la collecte d’archives numériques, nous avons pris part au projet de Perles d’Histoire relatif à la mémoire des entreprises au temps de la Covid-19 : les témoignages, nativement numériques, ont été confiés aux ANMT.

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    > Lire aussi : Quelle mémoire pour les entreprises au temps du Covid-19 ?

    Quelles actions menez-vous pour valoriser ces archives ?

    Nous disposons de plusieurs canaux de valorisation. Le premier est numérique avec notre site web qui a été totalement refondu au mois de mars dernier et qui propose un aperçu de l’ensemble des fonds conservés.

    Pour le chercheur académique comme pour la personne curieuse, notre site donne accès aux instruments de recherche et aux documents lorsqu'ils sont numérisés. Il est également possible de venir sur place pour les consulter. Ces documents sont librement réutilisables par tout un chacun. Cette valorisation numérique passe également par les réseaux sociaux : Facebook, Twitter et YouTube.

    Une valorisation plus classique est également proposée avec des expositions par exemple. En ce moment, vous pouvez découvrir « Du cœur à l’ouvrage : dans l’intimité du travail des archéologues. ». D’autres manifestations, en lien ou non avec les expositions, se tiennent également dans nos murs : journées d’études, ateliers jeune public, visites du bâtiment…

    Publications et objets numériques viennent compléter cette offre.

    > Lire aussi : 2 milliards de clics : les usagers plébiscitent les archives en ligne

    Le numérique est-il le principal canal de valorisation ?

    Avec la crise de la Covid-19, la médiation numérique a pris une place importante mais elle ne doit pas être la seule.

    Les ANMT sont dans un bâtiment qui marque l’histoire et le paysage de Roubaix. Il est donc important que le public puisse s’y rendre facilement avec une offre culturelle éclectique. Par exemple, l’œuvre du compositeur Jean-Luc Guionnet, écrite spécialement pour les ANMT à partir des recherches du compositeur dans les archives mais aussi en s'appuyant sur les spécificités acoustiques de l'ancienne usine Motte-Bossut, a été interprétée par un orchestre, accompagné d'un chœur amateur constitué d’une vingtaine d’habitants du département du Nord. Les interprètes étaient éclatés dans l’enceinte du bâtiment, invitant le public à déambuler pour se plonger dans la découverte du lieu et de la richesse de ses archives.

    > Lire aussi : Patrimoine des entreprises : des projets de valorisation très mobilisateurs

    Il est important pour nous que les artistes s’emparent des archives pour nourrir leur réflexion et création, proposant ainsi des restitutions singulières au public comme ce sera le cas en 2022 avec l’exposition « Patrons » de la plasticienne Joséphine Kaeppelin : une édition de treize blouses de travail dont les motifs ont été conçus à partir de documents consultés aux ANMT.

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    Disposer d’archives numériques est une opportunité pour valoriser ses fonds. Une démarche qui vaut autant pour les organismes publics que pour ceux du privé. Valorisation en ligne, via les réseaux sociaux, réalisation d’une exposition virtuelle, etc. : cela est une affaire de stratégie, de ciblage et de réflexion sur les usages. Vient alors la mise en oeuvre.
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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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