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Eleonora Moiraghi : de La Scala à Sciences Po en passant par la BnF

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    Eleonora Moiraghi est aujourd'hui cheffe des projets numériques au sein de la bibliothèque de Sciences Po. (DR)
  • Eleonora Moiraghi est cheffe des projets numériques de la bibliothèque de Sciences Po. De l'Italie à la France, son parcours d'excellence l'a menée De l'Académie des beaux-arts et du Palazzo de Brera à l'École nationale des chartes, puis de la Bibliothèque nationale de France à l'école de la rue Saint-Guillaume. Voici son portrait.

    Si la vie était un long fleuve tranquille, la rencontre avec Eleonora Moiraghi aurait eu lieu à Milan dans les coulisses de La Scala.

    « Tout me prédestinait au milieu artistique »

    « Tout me prédestinait au milieu artistique », explique celle qui est aujourd’hui cheffe des projets numériques au sein de la bibliothèque de Sciences Po ; « j’ai appris le violon et le piano à l’âge de trois ans. Mais à l’âge de treize ans, j’ai abandonné la musique pour la danse classique ».

    Et c’est à La Scala et au théâtre Carcano  qu’elle va assouvir sa passion au contact de professeures russes réputées pour leur extrême rigueur dans l’enseignement des entrechats. Mais la danse classique impose aux jeunes filles des épreuves rudes et répétitives : « mon corps ne supportait plus ces efforts… ».

    Eleonora Moiraghi intègre alors un lycée classique milanais où les humanités sont hissées à leur plus haut niveau : latin, grec ancien, littérature, histoire de l’art… Ces établissements très renommés en Italie ont la réputation de former une bonne partie des élites transalpines. Et, comme à La Scala, la charge de travail est particulièrement élevée.

    « Il faut beaucoup travailler en dehors des heures de cours pour tenir le rythme. Je constate aujourd’hui que le grec ancien et le latin me sont très utiles pour apprendre les langues étrangères et à la programmation / codage informatique ». 

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    De l’excellence italienne à l’excellence française

    Nouvelle orientation avec un passage par l'Académie des beaux-arts de Brera qui forme les étudiants à la recherche et à la création artistiques sous toutes ses formes : peinture, sculpture, graphisme, photographie, vidéo, numérique, et histoire de l'art. C’est au Palazzo Brera, bâti en 1572, qu’elle découvre les potentialités quasi infinies de l’univers numérique. Elle se consacre notamment à la photographie. Un choix qui lui fait quitter son Italie natale pour Paris et le Centre Pompidou où elle arrive au mois de janvier 2014.

    Plus précisément au Cabinet de la photographie où elle effectue un stage de deux mois. L’occasion de travailler sur l'exposition Henri Cartier-Bresson, d’apprendre le français, d’y rencontrer son futur mari et d’acquérir un niveau de français quasi parfait aujourd’hui.

    De l’excellence italienne à l’excellence française, il n’y a qu’un pas : Eleonora Moiraghi rejoint l’École nationale des chartes et obtient un master en histoire, patrimoine et technologies numériques.

    « Je garde un très bon souvenir de l’école : son prestige, les moyens mis à la disposition des étudiants, la qualité de l’enseignement, la proximité avec les professeurs, la possibilité de visiter de magnifiques lieux patrimoniaux… Vivre à Paris et profiter de sa profusion culturelle est une chance pour moi qui ai besoin de stimulation intellectuelle ».  

    Et tant pis si le ciel est moins bleu à Paris qu’en Italie...

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    Sciences Po : faire communiquer les métiers

    Après un crochet par le Warburg Institute à Londres, elle prend la direction de la Bibliothèque nationale de France où, pendant un an et demi, elle occupe une fonction d’assistante de recherche sur le projet Corpus. Sa mission : concevoir une offre de service pour fournir des corpus numériques aux chercheurs.

    « En dix-huit mois, j’ai appris l’équivalent de cinq années de métier ! ».”

    De rencontre en rencontre, elle apprend que Sciences Po recherche un profil qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Au mois de décembre 2018, elle est recrutée par la bibliothèque de la rue Saint-Guillaume en tant que responsable de projets numériques. Un poste qui ressemble à s’y méprendre à celui de chef d’orchestre :

    « je dois avoir en tête la vision des chercheurs, celle des professionnels de l'information scientifique et technique, et celle des ingénieurs. Je dois faire en sorte que tous ces métiers communiquent ensemble… ». Un ritorno alle radici musicali...

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    Elle like

    • Sa ville préférée : Tokyo pour la cohabitation de tradition et modernité.
    • Sa musique préférée : « The low places » de John Hopkins, un titre avec lequel elle grandit.
    • Son mot préféré : imaginer... simple et puissant à la fois. 
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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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