En l’espace de 30 ans, la révolution numérique a bouleversé nos pratiques de recherche d’informations. Entre les méthodes des années 90, date du rapport Martre, et les pratiques actuelles, il y a eu des changements majeurs. Un des changements les plus notables est sans doute la place prise par le moteur de recherche Google dans nos pratiques de recherche d’informations. Mais comment les professionnels de la veille ont-ils intégré, accepté ou non, cette intermédiation de Google ? Quelles sont les attitudes des professionnels de l’information face à Google ? Pour analyser leur positionnement, j’ai proposé à trente professionnels de la veille de répondre à un questionnaire ouvert, et j’ai mis en place un questionnaire en ligne renseignée par plus de trois cents professionnels. Voici un état des lieux des réponses.
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Veilleurs : 3 positions face à Google
- Une partie des répondants affichent une satisfaction totale et assumée et utilisent Google sans état d’âme.
Voici un verbatim éloquent : « Je suis un très gros dépendant de Google, même un peu limite. Je suis très favorable à Google. (…) Google joue le rôle d’un service public parfois même mieux qu’un service public ». Pour avoir un échange de qualité, j’ai proposé aux interviewés d’anonymiser leurs témoignages. Chaque verbatim sera donc noté par un numéro. Celui-ci est le 28.
- Une autre partie a une vision ambivalente mais ne veut pas changer de méthode. « Je ne suis pas sûr que ce soit Google qui soit le problème : il y a sept ou dix sociétés qui sont problématiques, et elles ne sont pas connues. Ce sont notamment les grands brookers d’informations. Google n’est qu’un des rouages. C’est un problème systémique. Google en tant que tel pourrait être problématique s’il diffuse une vision du monde et fait de la politique. » (25)
- Une dernière partie voit dans Google une part de danger, mais utilise ses outils contrainte et forcée. « La monopolisation de la recherche par Google est embêtante, mais j’ai fait le deuil des alternatives. » (29) « Finalement (…) c’est une dépendance lucide et acceptée. (…) Je sais que les Américains regardent ce que l’on rentre dans Google. Il y a un équilibre entre bénéfices et risques. » (30)
Mais ceci étant posé, une lecture fine des résultats révèle chez beaucoup des répondants une position paradoxale qui transcende les trois catégories présentées ci-dessus.
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Paradoxes et dissonance cognitive
Une part significative des interviewés voit donc Google positivement, même s’ils se sentent dépendants, influencés et même en danger. On peut noter des contradictions régulières dans les propos tenus. En début d’entretien : « Je suis très favorable à Google. » En milieu d’entretien : « Cette dépenda....
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