Open access : les bibliothèques d’Aix-Marseille Université emploient les grands moyens

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    Luminy
    L'Hexagone, nouveau learning center du campus de Luminy, dessiné par l'architecte marseillais Rémy Marciano, a été inauguré en septembre 2018. (DR)
  • Un vent de changement souffle sur Aix-Marseille Université (AMU). Ce “jeune” établissement labellisé Idex, né de la fusion des trois anciennes universités d’Aix-Marseille en 2012, forme aujourd’hui la plus grande université francophone. Pluridisciplinaire et ouverte sur le monde, elle n’a pas hésité à bouleverser son organisation et ses équipements, afin de se moderniser et conserver son niveau d’excellence. Ses bibliothèques, comme son centre de documentation, ne sont pas en reste. Multipliant les projets, ils ont souhaité mettre l’accent sur l’open access, à travers la mise en place d’une politique basée sur la récompense, qui fait ses preuves. Cette initiative a été présentée à l’occasion de la dernière conférence annuelle de la coopérative mondiale de bibliothèques OCLC (Online computer library center).

    Depuis la fusion des universités d’Aix-Marseille, il y a sept ans, il semblerait que la place de leurs 18 bibliothèques, réparties sur 5 villes, se soient affirmée, notamment grâce aux lois LRU (qui a renforcé l’autonomie des établissements...) et la loi Fioraso (... les obligeant à se regrouper).

    Cette nouvelle organisation couplée à une modernisation des équipements a créé, selon l’établissement, de nouvelles matrices de bibliothèques et de services qui s’inscrivent au coeur de l’activité de formation et de recherche de l’université. “Ce mouvement de modernisation sans précédent a énormément profité aux bibliothèques”, confirme Johann Berti, le directeur du service commun de la documentation (SCD) de l’université, qui avance des gains à la fois quantitatifs et qualitatifs : cela s’est traduit notamment par une augmentation du nombre de mètre carrés et des places assises, mais aussi par une meilleure qualité des services et équipements, plus adaptés aux besoins des étudiants : intégration de formations documentaires dans les cursus universitaires, développement de formats de formation originaux, élargissement des horaires d’ouverture, etc.

    Entre août 2017 et septembre 2018, ce n’est pas moins de quatre bibliothèques universitaires qui ont été inaugurées afin de rester en phase avec les besoins de leurs étudiants. Citons notamment la bibliothèque universitaire du learning-center “Hexagone” du campus de Luminy, qui fait partie d’AMU, et qui propose désormais 560 places assises et 30 000 documents en accès directs sur près de 3 000 mètres carrés.

    La politique de la “carotte”

    Parallèlement, un véritable effort a été mené en faveur de l’open access, grâce à la volonté politique de la gouvernance et au travail des bibliothécaires de la cellule Open Access du SCD, créée en 2015. “Aujourd’hui, Aix-Marseille Université dispose d’une politique structurée de promotion et de valorisation de l’open access qui s’est trouvée confortée par le lancement du “plan national pour la science ouverte” du ministère, le 4 juillet 2018”, poursuit Johann Berti.

    Cette politique incitative, associée à des dotations complémentaires (bonus de financements supplémentaires dont 50 % de l’attribution est basée sur le dépôt de textes dans l’archive ouverte HAL) aux unités de recherche a eu un véritable effet moteur. “On a préféré la politique de la ‘carotte’ à celle du bâton, ajoute Johann Berti, et ça marche !” En effet, les notices déposées dans HAL AMU sont passées de 3 300 en 2015 à 12 646 en 2018. Et les documents en texte intégral ont connu un essor tout aussi spectaculaire, passant de 1 843 documents déposés en 2015 à 7 941 documents en 2018.

    Aujourd’hui, l’archive ouverte d’AMU donne accès à plus de 28 000 documents en texte intégral et plus de 70 000 références. Des chiffres qui permettent à l’université d’être à la pointe dans le contexte français du “plan national pour la science ouverte”. “Notre communauté est bien mieux informée qu’auparavant, conclut Johann Berti ; d’un côté grâce à l’action de bibliothécaires pédagogues et pélerins, mais aussi grâce à la revitalisation du lien avec la recherche”.

    Données de la recherche

    Aujourd’hui, l’heure est désormais à la structuration d’une politique des données de la recherche. Une personne a été recrutée l’an dernier pour accompagner, au sein de la cellule OA du SCD, la mise en oeuvre de cette politique des données. Et un groupe de travail piloté par la gouvernance et réunissant notamment des bibliothécaires, des informaticiens, des juristes et des chercheurs a même été créé cette année en ce sens.

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