Anne Paris : "les bibliothécaires doivent lever les obstacles pour l'open access"

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    "L’investissement autour de l’open access se fait à des échelles différentes selon la politique plus ou moins volontariste des établissements", explique Anne Paris. (DR)
  • Anne Paris, du Service commun de documentation (SCD) de l’université d’Orléans, est responsable de la bibliothèque de sciences, technologies et sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps). Pour Archimag, elle fait le point sur l'état de l'open access dans les bibliothèques universitaires françaises en 2020.

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    Où en est l’open access au sein des bibliothèques universitaires françaises en 2020 ?

    L’open access (OA) n’est plus un sujet nouveau dans les bibliothèques ; il est la raison d’être des services documentaires d’appui à la recherche qui ont fleuri dans les établissements de l’ESR, à l’instigation des bibliothèques.

    Depuis le début, elles sont des acteurs majeurs dans la promotion et le développement de l’open access. D’abord, l’accès au savoir est au cœur de leur mission. Ensuite, l’OA est une alternative à la hausse des abonnements imposés par les revues scientifiques.

    Elles répondent à ces enjeux en menant des actions qui ont toutes pour objectif d’accompagner les chercheurs vers des pratiques de diffusion en libre accès. Mais l’investissement autour de l’OA se fait à des échelles différentes selon la politique plus ou moins volontariste de ces établissements.

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    Quels sont les obstacles qui freinent le développement de l’open access ?

    C’est vrai qu’il peut sembler incompréhensible que des chercheurs soient réticents à publier en open access alors que personne ne conteste la nécessité d’avoir un libre accès aux résultats de la recherche.

    Les freins sont de plusieurs ordres et varient d’une discipline à l’autre. Il y a la méconnaissance de l’écosystème de l’OA, du droit et de l’intérêt de déposer dans des archives ouvertes (HAL en majorité) et de publier dans des revues en OA. Les chercheurs expriment aussi la crainte de ne pas trouver la qualité éditoriale du circuit commercial et la reconnaissance scientifique. Ils restent enfin dépendants des critères d’évaluation de leur travail qui fait encore la part belle aux données de la bibliométrie et choisissent donc de publier dans des revues à fort impact.

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    Quel rôle les bibliothécaires peuvent-ils jouer dans la promotion de l’open access ?

    Leur premier rôle est justement de lever ces obstacles. Ils multiplient les actions et développent leur stratégie pour mener les chercheurs vers l’open access : organisation de manifestations autour de l’OA, formations aux principes et aux outils…

    Et les bibliothécaires vont au-delà de la simple promotion : ils administrent les archives ouvertes, ils investissent l’économie de l’open access (en suivant les dépenses d’APC - article processing charges ou frais de traitement des articles - et en soutenant les modèles économiques alternatifs) ou assurent le portage de revues en ligne et en OA.

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