Article réservé aux abonnés Archimag.com

Veille et documentation : "le télétravail peut vite devenir un grand bazar documentaire"

  • teletravail-veille-documentation-bazar-documentaire.jpg

    veille-documentation-teletravail-bazar-documentation
    "Le télétravail peut vite devenir un grand bazar documentaire si aucune méthode n’est mise en place", estime Danielle Dufour-Coppolani, présidente de l'ADBS (Freepik/wayhomestudio)
  • Que pense l’Association des professionnels de l’information et de la documentation (ADBS) de la façon dont se passe le télétravail des documentalistes et des veilleurs ? Quelles difficultés rencontrent-ils ? Comment doivent-ils s'y préparer ? Élements de réponse avec Danielle Dufour-Coppolani, la présidente de l'ADBS également enseignante et chercheuse associée.

    mail Découvrez Le Push du Veilleur, la newsletter thématique gratuite d'Archimag dédiée aux professionnels de la veille et de la documentation !


    Sommaire du dossier sur le télétravail des veilleurs et des documentalistes :


    Du point de vue de l’ADBS, comment se passe le télétravail des documentalistes et des veilleurs ?

    danielle-dufour-coppolani-adbs-teletravailUne partie des documentalistes et des veilleurs étaient déjà passés au télétravail lors des grandes grèves du transport en 2019. Alors que les organisations publiques étaient jusque-là réservées sur le télétravail, elles ont fini par l’accepter. Les documentalistes et les veilleurs avaient donc déjà une approche du travail à distance. 

    Dans un deuxième temps, des outils sécurisés ont été mis à disposition des professionnels et chacun s’en est saisi à sa façon. N’oublions pas que les documentalistes ont l’habitude de travailler en réseau. Ces réseaux étaient donc existants avec un maillage territorial, national ou international.

    Au sein de l’ADBS, nous avons pratiqué le télétravail dès le début de la crise sanitaire, mais les membres de l’association pratiquaient déjà le travail à distance car ils sont dispersés sur tout le territoire français. En quinze jours, nous avons mis en place la formation à distance, la signature électronique et la visioconférence de manière à pouvoir continuer d’offrir des services à nos adhérents et clients dans un contexte dégradé.

    > Lire aussi : Veilleur : un métier stratégique encore rare et peu reconnu

    Des difficultés particulières sont-elles remontées au sein de l’ADBS ?

    Nous avons pu constater que les professionnels sont un peu saturés des réunions en visioconférence. Il me semble que ces réunions à distance sont fatigantes et chronophages : on a les inconvénients de la réunion sans les avantages ! La perte de relation humaine est gênante notamment parce que les idées sont asséchées lorsque des collaborateurs sont en visioconférence. L’attention des uns et des autres y est beaucoup plus volatile.

    Il faut également noter que les professionnels apprécient l’aspect hybride du télétravail et du présentiel : moins de fatigue liée au transport et nécessité de se rencontrer à nouveau pour échanger. Les échanges sont nécessaires à l’humain, mais également à la pensée.

    > Lire aussi : Les professionnels de la veille face à Google : le piège cognitif ?

    Faut-il former les futurs veilleurs et documentalistes au travail à distance ?

    Je pense que les questions de sécurité informatique, des outils numériques et du management sont essentielles. Et pas seulement pour les professionnels de l’information-documentation d'ailleurs.

    Car le télétravail peut vite devenir un grand bazar documentaire si aucune méthode n’est mise en place. On peut penser à l’indexation des dossiers par exemple ou aux doublons. Ces problèmes existaient avant la crise sanitaire, mais ils sont beaucoup plus difficiles à résoudre en situation de télétravail car il est parfois difficile de joindre la bonne personne. Tout le monde n’est pas encore formé à l’accès aux données à distance et cela pose de vrais problèmes dans le traitement de certains dossiers. Sans oublier la question du règlement général sur la protection des données (RGPD) qui se pose de façon inédite avec le télétravail. Il faudra donc mettre en place un management du télétravail.

    Par ailleurs, on peut également s’interroger sur les méthodes d’enseignement à distance, que ce soit en formation initiale ou continue. C’est un chantier qui prendra un certain temps, mais je pense que la formation va devenir, elle aussi, hybride.

    > Lire aussi : Télétravail et communication informelle : le défi des veilleurs et des documentalistes

    Que doivent faire les professionnels de l’infodoc pour se préparer au télétravail ?

    Aujourd’hui, il ne s’agit pas de les préparer, mais de les acclimater sur le long terme. Je note d’ailleurs que, dans bien des cas, la préparation n’a pas eu lieu car les organisations ont été confrontées au télétravail obligatoire du jour au lendemain quasiment.  

    Il faut désormais trouver une maturation qui peut éventuellement passer par des audits au sein des organisations. Ce sera le travail des spécialistes du management. Ils devront par exemple s’interroger sur la question juridique du travail à distance car l’entreprise et les salariés doivent être protégés. 

    Nous verrons si l’on peut en extraire des modélisations vertueuses qui pourront s’adapter à différents types de secteur. 

    Cet article vous intéresse? Retrouvez-le en intégralité dans le magazine Archimag !
    veilleurs-documentaliste-teletravail
    Deux ans après le premier confinement destiné à lutter contre la pandémie de Covid-19, comment la « vie d’après » des documentalistes et des veilleurs s’esquisse-t-elle ? Télétravaillez-vous davantage ? Dans quelles conditions ? Accédez-vous facilement à vos données et logiciels ? Cela produit-il des changements dans vos missions ? Votre place dans l’organisation reste-telle la même ? Comment le travail collaboratif s’en ressent-il ? Ces évolutions vous conviennent-elles ? Archimag vous livre les résultats de son enquête. Ils sont commentés par différentes personnalités ou observateurs reconnus. Des professionnels témoignent de leur nouveau quotidien.
    Acheter ce numéro  ou  Abonnez-vous
    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    Pour cet épisode spécial Documation, nous nous sommes penchés sur une autre grande tendance de l'année 2024 : la cybersécurité, et plus particulièrement la sécurité dans le domaine de la gestion des données. La protection des données contre les menaces internes et externes est non seulement cruciale pour garantir la confidentialité, l'intégrité et la disponibilité des données, mais aussi pour maintenir la confiance des clients. Julien Baudry, directeur du développement chez Doxallia, Christophe Bastard, directeur marketing chez Efalia, et Olivier Rajzman, directeur commercial de DocuWare France, nous apportent leurs éclairages sur le sujet.

    Serda Formation Veille 2023