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Anne-Laure Donzel : de la conservation à l’ouverture des données

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    Anne-Laure Donzel, l'archiviste devenue DPO (déléguée à la protection des données) puis consultante en open data. (DR)
  • Anne-Laure Donzel aime sortir de sa zone de confort. Archiviste, elle a commencé sa carrière en collectivités territoriales, au sein de services d'archives ainsi que sur des projets d'archivage électronique et de dématérialisation. Passée DPO (déléguée à la protection des données) à l'arrivée du RGPD, elle a finalement tout quitté pour devenir consultante en open data chez Datactivist. Elle revient pour Archimag sur son parcours, tout en cohérence.
    + BONUS : découvrez 3 vidéos, tirées de notre entretien, dans lesquelles Anne-Laure Donzel explique pourquoi elle a choisi de devenir archiviste, les atouts des archivistes pour devenir DPO et enfin les passerelles qu'elle identifie entre archives et open data.

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    « Ici, la mer est pas mal aussi ! », s’enthousiasme Anne-Laure Donzel qui s’est installée à Marseille dès la levée du confinement, en mai dernier, après avoir passé toute sa vie en Bretagne et en Normandie.

    La rupture est totale pour cette déléguée à la protection des données (DPO) au parcours d’archiviste. Quitter un poste en collectivité pour devenir consultante en open data chez Datactivist, une coopérative qui accompagne les organisations publiques ou privées dans l’ouverture de leurs données, n’a pas été un choix facile.

    « Cela signifiait quitter ma Bretagne et un poste où je bénéficiais de beaucoup de confiance et d’autonomie », confie la jeune femme, qui s’est déracinée pour rejoindre son compagnon dans la cité phocéenne ; « mais je connaissais Datactivist depuis longtemps et je souhaitais y travailler un jour. C’est une formidable opportunité ! »

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    Si Anne-Laure Donzel manque encore de recul sur son tout nouveau poste, elle sait qu’elle est à sa place :

    « Bien sûr, la dimension commerciale de ce travail est inédite pour moi, et m’effraie même un peu », reconnaît-elle ; « pourtant, ma connaissance du fonctionnement des collectivités, de leurs problématiques et de leurs freins me permet de bénéficier d’une vision enrichissante. Surtout, je pense qu’il est important dans une carrière d’expérimenter et de sortir de sa zone de confort ! ».

    Archivage électronique

    Il faut bien reconnaître que l’audace est justement ce qui caractérise son parcours, qui débute après un DEA d’histoire contemporaine sur l’architecture et l’urbanisme à Caen au 19e siècle puis un master pro en archives, à Caen également.

    « J’ai choisi les archives car on apprend beaucoup au contact du document », explique la jeune femme ; « les archives nous offrent une connaissance et une emprise citoyennes fortes afin de mieux comprendre la façon dont le monde se construit. C’est ce qui me guide dans ma carrière ».

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    C’est en 2007, après plusieurs vacations dans le Val-d’Oise qu’Anne-Laure Donzel prend son premier véritable poste au sein de la Métropole Rouennaise (à l’époque Communauté d’agglomération de Rouen.) pour s’occuper d’un fonds d’archives contemporaines. C’est là qu’elle commence à s’intéresser à l’archivage électronique.

    « Dans un esprit un peu carriériste, je me suis dit que je devais me rendre indispensable si je voulais qu’on me garde », confie-t-elle en riant ; « et c’était selon moi le sujet le plus porteur ! ».

    Déléguée à la protection des données (DPO)

    Sept ans après son arrivée, devenue référente sur les sujets de la dématérialisation et du numérique pour la Métropole, la jeune femme quitte son poste pour rejoindre sa famille en Bretagne et occuper des missions similaires au sein du Conseil régional.

    La mise en place du RGPD en 2018 lui fait prendre un nouveau virage : on lui propose d’ajouter à ses prérogatives d’archiviste celles de DPO pour le Conseil régional.

    « La gestion du cycle de vie du document ou des données est vraiment au cœur de la pratique archivistique », explique Anne-Laure Donzel ; « le lien avec le RGPD était évident ». Elle s’empare néanmoins de sa nouvelle mission avec angoisse : « La variété des sujets m’a rendu la tâche complexe, surtout que j’étais toute seule », se souvient-elle ; « mais quand on accepte l’idée que la mise en conformité est un travail d’amélioration continu et sans fin, cela se passe beaucoup mieux ! »

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    Open data

    Ayant renoncé aux archives en 2018 pour se consacrer totalement à son métier de DPO, Anne-Laure Donzel vient donc à nouveau de changer d’horizon cette année tout en restant cohérente dans son parcours.

    Car l’open data ne lui est pas inconnu. Contributrice régulière pour Wikimedia et d’autres projets collaboratifs, cette réutilisatrice des données publiques considère la transparence de l’administration et la mise à disposition de l’information au public comme l’un des fondamentaux du métier d’archiviste.

    « Je crois vraiment à une ouverture la plus large possible des données de services et des données culturelles, sous licence ouverte, mais sans condition de réutilisation », explique la nouvelle consultante en open data ; « je sais que cela fait débat dans la profession, mais ce sont pour moi des mines d’or dont devraient profiter tous les citoyens ».

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    Elle like

    • Son lieu préféré : « Les Monts d’Arrée en Bretagne. C’est ma petite Écosse : l’endroit d’où je viens et où j’aime aller ».
    • Son album de musique préféré : « Illinois », de l’américain Sufjan Stevens.
    • La femme qui l’inspire : « Ada Lovelace, la première programmatrice informatique : une figure emblématique des femmes et du numérique ».

     

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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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