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Sommaire du dossier sur la science ouverte :
- La science ouverte en France : chiffres et état des lieux de l'open access
- Bibliothèques universitaires et science ouverte : quelle implication ?
- Les principes et enjeux de la science ouverte : le quotidien des chercheurs transformé par l'open access
- Cairn se veut partenaire de la science ouverte
En tant que diffuseur d’informations en sciences humaines et sociales, Cairn.info joue-t-elle un rôle dans la science ouverte ?
Pour situer Cairn.info dans l’environnement de la science ouverte, il faut distinguer trois types d’acteurs éditoriaux engagés dans cette transition : les groupes mondialisés d’édition scientifique, les éditeurs en science, techniques et médecine (STM) à ancrage national et les éditeurs de sciences humaines et sociales (SHS), avec un ancrage national également fort.
Le troisième groupe, où l’on retrouve des acteurs tels que des groupes d’édition évoluant principalement dans le domaine de la littérature générale, des éditeurs spécialisés de petite ou moyenne taille, des ministères, des associations savantes ou professionnelles, est caractérisé par sa diversité et l’hétérogénéité des points de vue sur la question de la diffusion en accès ouvert.
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Cairn.info est un agrégateur de publications dans le domaine des sciences humaines et sociales et travaille avec un grand nombre d’acteurs du troisième groupe (plus de 250 à ce jour). Cairn.info répond aux attentes de ses partenaires, qui vont d’une intégration accélérée des différentes dimensions de la science ouverte via des outils et services que nous proposons aux éditeurs (évaluation ouverte, fouille de données, libération de droits, diffusion gratuite, etc.) à un renforcement de l’indépendance des publications avec le recrutement d’un portefeuille croissant d’abonnés institutionnels et individuels.
Notre point de vue est donc pluriel, en gardant cependant comme point focal le développement d’une édition de savoirs en langue française de qualité, pérenne et diverse.
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Quelles initiatives avez-vous prises en matière de science ouverte ?
Pour nos partenaires qui souhaiteraient diffuser en accès gratuit aussi rapide que possible et limiter, voire supprimer, la période de commercialisation des contenus qu’ils éditent (donc la « barrière mobile » permettant la diffusion en accès gratuit de plus de 230 000 articles de revues à ce jour sur Cairn.info), nous avons mené ces dernières années une expérimentation en collaboration avec le Mesri, Couperin et l’Abes. Celle-ci permet à un échantillon de trente revues volontaires d’abaisser à douze mois la période de commercialisation de leurs articles.
Cette expérimentation devrait donner lieu à un modèle de soutien à la transition vers l’accès ouvert des revues candidates que nous diffusons, selon des principes inspirés du modèle « subscribe to open » initialement développé par l’éditeur américain Annual Reviews. Il s’agit d’un modèle de collecte de fonds auprès d’institutions, bibliothèques ou ministères, permettant à une revue de couvrir annuellement ses frais de publication.
Les revues que nous diffusons, qui souhaitent s’engager dans ce type de dispositif, peuvent définir un niveau de financement annuel nécessaire pour compenser la perte de leurs autres recettes (papier et numérique) et diffuser leur production en accès libre et gratuit si ce financement venait à être rassemblé.
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Vous collaborez avec OpenEdition, Erudit et Persée ; en quoi ces collaborations consistent-elles ?
Nous avons par nature une approche coopérative et mutualiste des questions que nous traitons. Nous collaborons en effet avec OpenEdition depuis une dizaine d’années, qui diffuse des revues en accès gratuit, mais parfois avec des périodes d’embargo, afin de proposer la production récente d’une cinquantaine de revues à nos abonnés institutionnels et individuels.
C’est aussi vrai pour des plateformes comme Érudit et Persée, avec qui nous avons mis en place des passerelles d’interopérabilité facilitant la navigation des internautes. Nous coopérons avec de très nombreux acteurs œuvrant au référencement et à la mise en visibilité des publications, allant d’outils de découverte pour les publics des bibliothèques, à des bases spécialisées comme PubMed ou Psycinfo, en passant par des acteurs plus généralistes comme Wikipédia ou The Conversation.
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Comment voyez-vous évoluer ces dispositifs en faveur de la science ouverte ?
Notre transition dans ce domaine sera progressive, en raison de la très forte hétérogénéité de situation de nos partenaires éditeurs. Elle dépendra également beaucoup de la réalité du soutien affiché par les pouvoirs publics, en France notamment, mais aussi dans les autres pays francophones.
Cairn.info accompagnera pour sa part ses partenaires éditeurs dans le mûrissement de leurs choix et dans leur mise en œuvre. Notre vision est que cette transition ne pourra être une réussite que si elle permet aux différents acteurs de jouer pleinement leur rôle dans l’écosystème en cours de recomposition : chercheurs, bibliothèques, éditeurs et plateformes, dans toute leur diversité.