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Bibliothèques universitaires et science ouverte : quelle implication ?

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    Pour l'open access en bibliothèques universitaires, le sujet des formations est crucial. Mais certains bibliothécaires regrettent le cloisonnement qui les séparent des enseignants-chercheurs. (Freepik/rawpixel.com)
  • Les bibliothèques universitaires peuvent se prévaloir d’une certaine antériorité dans le mouvement de la science ouverte. Depuis une quinzaine d’années, elles agissent concrètement en faveur de l’open access, mais leur bonne volonté se heurte à un déficit en ressources humaines ainsi qu'en compétences techniques et juridiques. 

    Temps de lecture : 4 minutes

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    Sommaire du dossier sur la science ouverte :


    Les bibliothécaires ont-ils un rôle à jouer dans la science ouverte ? Oui, si l’on se souvient que dès 2006 un protocole positionnant Hal en archive ouverte de l’enseignement supérieur avait été signé.

    > Lire aussi : Data librarian et services à la recherche en bibliothèque universitaire : missions et compétences

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    L'engouement des bibliothèques universitaires pour la science ouverte

    À partir de 2008, un groupe de travail sur l’accès ouvert s’est réuni régulièrement pendant une décennie à l’initiative du consortium Couperin avant de se transformer en 2019 en groupe de travail sur la science ouverte.

    Du côté de l’Association française des directeurs et personnels de direction des bibliothèques universitaires et de la documentation (ADBU), une première journée d’étude sur les données de la recherche était organisée au Havre en 2013. Et lors de son congrès de Bordeaux, en 2019, une table ronde confirmait l’engouement des BU pour la science ouverte sans passer sous silence les obstacles qui se dressent devant elles.

    Car s’ils souhaitent jouer leur partition, les bibliothécaires évoquent également la question des compétences qu’ils vont devoir acquérir. Habitués à gérer des métadonnées et des indexations, il leur faudra ajouter une corde à leur arc en exploitant de nouveaux objets documentaires.

    Pas question pour autant de devenir informaticiens, mais plutôt de contribuer à la cause de la science ouverte en participant, par exemple, à des équipes pluridisciplinaires.

    > Lire aussi : Anne Paris : "les bibliothécaires doivent lever les obstacles pour l'open access"

    Dédier une équipe à l’open access

    Le sujet des formations est donc crucial, mais certains bibliothécaires regrettent le cloisonnement qui les séparent des enseignants-chercheurs. À leurs yeux, chacun acquiert de nouvelles compétences, mais en ordre dispersé. Dans ces conditions, comment avancer dans la même direction et à la même cadence ?

    Dans l'étude Open access et bibliothèques, publiée en 2018, le conservateur général des bibliothèques Alain Caraco prenait acte de l’engagement des bibliothécaires : « Science ouverte et bibliothèques, une chance à saisir, une chance saisie ».

    Mais il constatait également les embûches structurelles qui entravent leurs missions : « Dans la majorité des organisations, et les services communs de documentation (SCD) ne font pas exception, l’allocation du temps du personnel est très largement fonction de l’ancienneté des activités. Le soutien au développement de l’open access faisant partie des activités les plus récentes, il est trop souvent perçu comme une activité “en plus”, à laquelle on consacre le peu de temps laissé par le reste. (…) Si les SCD veulent pouvoir jouer leur rôle, ils doivent dédier une équipe à l’open access, déchargée de toute autre fonction ».

    > Lire aussi : L'intelligence artificielle au service des bibliothèques universitaires

    Déficit en compétences techniques et juridiques

    La réponse à ces dysfonctionnements se trouve probablement dans un rapport remis par l'IGESR à la ministre de l’Enseignement supérieur en février 2021 : La place des bibliothèques universitaires dans le développement de la science ouverte.

    88,6 % des BU interrogées dans le cadre de cette enquête déclarent être associées à la définition de la politique science ouverte de leur établissement. Et cela sous des formes variées : veille sur la science ouverte, administration d’une archive ouverte, conseil juridique autour de la publication, accompagnement au choix d’une revue en accès ouvert…

    Sans surprise, le volet formation est bien intégré par les BU : 85, 71 % d’entre elles ont mis en place une formation professionnelle. Et presque autant (84,3 %) forment leur public (des chercheurs et des doctorants pour l’essentiel).

    > Lire aussi : Le gouvernement lance un Observatoire de l'édition scientifique

    Les BU peuvent donc légitimement se prévaloir d’une certaine antériorité dans le mouvement de la science ouverte, mais les auteurs du rapport soulignent « qu’elles se heurtent à un déficit à la fois en ressources humaines et en compétences techniques et juridiques nécessaires pour accompagner les chercheurs [et] pour faire évoluer leur politique documentaire en faveur des contenus ouverts ».

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    La science ouverte entend favoriser la diffusion des publications et des données de la recherche. Elle est donc confrontée aux logiques propres au monde de l’édition scientifique et aux bases de données fermées. Son enjeu principal est de favoriser le travail des chercheurs et l’apprentissage des étudiants.
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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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