Publicité

Transformation de l'action publique : Pôle Emploi se dope à l'IA

  • poleemploi_IA.jpg

    pole-emploi
    "L’intelligence artificielle va nous permettre d’analyser le profil des demandeurs d’emploi et de pousser des recommandations précieuses et utiles", assure Stéphane Ducatez, directeur études et performances chez Pôle Emploi. (Crédit : Pôle Emploi)
  • Pôle Emploi mise sur l’intelligence artificielle pour mieux aligner les compétences des chômeurs sur les besoins des entreprises. L’IA permettra également de fluidifier le traitement documentaire des courriers électroniques.

    Sommaire du dossier :

    20 millions d’euros sur trois ans. C’est le montant de l’enveloppe mise à disposition de Pôle Emploi pour « installer l’intelligence artificielle comme levier d’accélération au retour à l’emploi durable ». Dans le cadre de la transformation de l’action publique, ce fonds baptisé « Intelligence emploi » a pour ambition d’améliorer l’efficacité de Pôle Emploi et de faciliter les missions des agents.

    En attribuant cette enveloppe à Pôle Emploi, le gouvernement espère une série de bénéfices concrets : automatiser certaines tâches comme la prise de rendez-vous afin d’accroître le temps que les conseillers accordent à l’accompagnement des chômeurs et surtout mieux exploiter les données pour que les demandeurs d’emploi se voient proposer des offres correspondant à leurs compétences.

    Du côté du demandeur d’emploi, l’IA devrait également permettre d’évaluer son potentiel de recrutement selon le territoire dans lequel il réside. L’intelligence artificielle pourrait aussi l’orienter vers une reconversion.

    L'IA pour mieux analyser le profil des demandeurs d’emploi

    Pour Stéphane Ducatez, directeur études et performances au sein de Pôle Emploi, le recours à l’IA ne doit rien au hasard : 

    "Le marché de l’emploi est paradoxal. Le taux de chômage est élevé et dans le même temps il y a de très nombreuses difficultés de recrutement. L’intelligence artificielle va nous permettre d’analyser le profil des demandeurs d’emploi et de pousser des recommandations précieuses et utiles".

    >>> Pour en savoir plus : découvrez en ligne notre dossier complet dédié à la dématérialisation du service public français.

    Stéphane Ducatez explique qu’une conseillère a récemment reclassé une dentellière sur un poste d’assemblage électronique. L’agent de Pôle Emploi avait en effet remarqué des compétences particulières (rigueur, minutie…) qui permettraient à cette demandeuse d’emploi de postuler à ce type de poste. La conseillère a également convaincu l’entreprise de recruter ce profil. Malheureusement, tous les conseillers de Pôle Emploi ne peuvent consacrer autant d’attention à tous les demandeurs d’emploi. Et c’est là que l’IA peut apporter de la valeur ajoutée : 

    "l’intelligence artificielle va nous permettre d’analyser tous les profils et croiser toutes les données sur les parcours".

    Du côté des recruteurs, l’IA pourra pousser de l’information vers les entreprises notamment sur les offres d’emploi insuffisamment renseignées. Celles-ci pourront mieux ajuster leur politique de recrutement à la lumière de l’information du marché de l’emploi.

    L'IA pour faire gagner 15 à 30 minutes par jour aux conseillers

    L’IA va également permettre d’améliorer le traitement documentaire, notamment les plus de 13 millions de courriers électroniques qui ont été expédiés par l’opérateur public en 2017. L’intelligence artificielle sera en mesure d’identifier systématiquement l’émetteur et de détecter le caractère urgent d’un email. Mieux, elle pourra analyser le contenu d’un courrier électronique et préparer des réponses standard.

    Pour Michel Cottura, chargé du pilotage des programmes et de la maîtrise d’ouvrage chez Pôle Emploi, l’IA a toute sa place dans l’aide à la recherche d’emploi : 

    "On ne peut pas parler de gadget quand on fait gagner 15 à 30 minutes par jour à un conseiller. C’est autant de temps consacré à l’accompagnement et ce qui fait la valeur de Pôle Emploi".

    À terme, l’intelligence artificielle pourrait exploiter d’autres données comme celles qui concernent le domaine de l’immobilier. Objectif : informer un demandeur d’emploi qui cherche à changer de ville sur les logements disponibles dans la ville de son choix.

    L’IA sonnera-t-elle le glas des conseillers de Pôle Emploi ? Pour le gouvernement, le recours à l’intelligence artificielle a pour but de soutenir les agents dans l’accomplissement de leurs tâches. Pas de les remplacer. Une promesse qui sera suivie de près par les 54 000 agents de l’opérateur public.

    Vous souhaitez en savoir plus sur la dématérialisation des services publics français ? Découvrez en ligne notre dossier complet en cliquant-ici.

    couvGP51.jpg

    Ce dossier a été publié dans le numéro 326 d'Archimag. Pour commander le numéro, le recevoir en quelques instants et lire l'article en intégralité ou pour consulter le sommaire du magazine, cliquez-ici

    Service public : vers le 100 % dématérialisé

    Pas à pas, l’administration avance vers un service public 100 % dématérialisé, comme le veut le programme Action publique 2022. Où en est-on aujourd’hui ? Dans quel esprit les projets sont-ils menés ? La direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État (Dinsic) et la direction interministérielle de la transformation publique (DITP) font le point. Ministère de la Culture, gendarmerie et Pôle Emploi font part de leurs expériences. Des outils spécifiques peuvent être à l’oeuvre. Les Maisons de services au public s’élèvent contre l’illectronisme.

    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    Pour cet épisode spécial Documation, nous nous sommes penchés sur une autre grande tendance de l'année 2024 : la cybersécurité, et plus particulièrement la sécurité dans le domaine de la gestion des données. La protection des données contre les menaces internes et externes est non seulement cruciale pour garantir la confidentialité, l'intégrité et la disponibilité des données, mais aussi pour maintenir la confiance des clients. Julien Baudry, directeur du développement chez Doxallia, Christophe Bastard, directeur marketing chez Efalia, et Olivier Rajzman, directeur commercial de DocuWare France, nous apportent leurs éclairages sur le sujet.

    supplement-confiance-numerique-270500.png