Article réservé aux abonnés Archimag.com

Guillaume Pitron : le like de Facebook permet de comprendre l'impact du numérique sur la planète

  • guillaume-pitron-like-facebook-impact-numerique-planete.jpg

    Guillaume-Pitron-like-Facebook-impact-numerique-planete
    "La sobriété numérique ne signifie pas le retour à l’âge de pierre. Elle suppose seulement une meilleure utilisation des outils", explique Guillaume Pitron. (DR)
  • Guillaume Pitron est journaliste et documentariste. Il est également l’auteur de plusieurs essais dont « La guerre des métaux rares — La face cachée de la transition énergétique et numérique », en 2018, et, en 2021, « L’enfer numérique, voyage au bout d’un like » (Éditions Les liens qui libèrent). Pour Archimag, il revient sur l'impact des technologies numériques sur la planète, sur le mythe écologique de la dématérialisation, le paradoxe des usages numériques de la "génération climat", et livre ses préconisations pour sensibiliser la société à la question de la sobriété numérique

    Temps de lecture : 7 minutes

    mail Découvrez Le Brief de la Démat, la newsletter thématique gratuite d'Archimag pour les professionnels de la dématérialisation et de la transformation numérique !

    Votre ouvrage s’ouvre sur un constat : quasiment plus une action humaine n’échappe aux technologies numériques. Quel est l’impact de ces technologies sur notre planète ?

    guillaume-pitron-enfer-numeriqueUn chiffre fait à peu près consensus : le monde « dématérialisé » du numérique représente 3,7 % des émissions de gaz à effet de serre. Toutes les applications qui nous suivent en temps réel ont en effet un impact sur notre planète. Lorsque nous nous promenons dans une forêt avec un smartphone en poche, nous ne laissons pas seulement des traces sur l’humus, mais nous en laissons également sous forme numérique dans un data center.

    enlightenedLire aussi : L'écologie numérique : infographie, chiffres-clés et conseils pour une dématérialisation plus verte

    Le numérique a donc un impact matériel et physique. Cet impact peut d’ailleurs être positif dans le cas de réunions en visioconférence qui remplacent un déplacement en avion jusqu’à New York. Cet impact est infiniment moins important qu’un trajet aérien de 6 000 kilomètres.

    Mais, dans le même temps, les usages numériques engendrent des effets à plusieurs niveaux : nos téléphones, les câbles sous-marins, les centres de données, les calculateurs qui à leur tour génèrent de nouveaux services pour lesquels il faudra des smartphones toujours plus puissants…

    À ce jour, personne n’est capable de dire si l’impact du numérique est plus fort que les bienfaits qu’il génère.

    enlightenedLire aussi : De la dématérialisation écoresponsable à la permaentreprise : visionnez le replay de la journée événement Archimag !

    La dématérialisation serait-elle une mystification ?

    Je pense que la dématérialisation est un leurre complet. C’est un grand récit qui nous fait croire que l’on peut continuer à prospérer tout en ayant peu d’impact sur la planète. En réalité, rien n’est dématérialisé et tout ce qui est virtuel laisse des traces sur notre planète. Il arrive même que, plus c’est virtuel, plus c’est matériel.

    La dématérialisation est donc un mythe dangereux qui, si l’on n’en prend pas conscience, risque d’aggraver l’impact du numérique sur l’environnement.

    enlightenedLire aussi : Empreinte carbone et sobriété numérique : comment agir ?

    Vous avez reconstitué le parcours d’un « like » sur Facebook. Quel est ce parcours ?

    Le « like » de Facebook est une bonne porte d’entrée pour comprendre ce que signifie l’impact matériel du numérique. Pour passer d’un téléphone ou d’un ordinateur à un autre terminal, le « like » va passer par les différentes couches qui constituent internet : les câbles sous-marins, les antennes 4G....
    Cet article vous intéresse? Retrouvez-le en intégralité dans le magazine Archimag !
    accessibilite-archives-bloque
    Mais où en sommes-nous du libre accès aux archives publiques ? La question peut étonner : le principe de l’accessibilité est posé de longue date par le Code du patrimoine et la loi de 2008. Dans les faits, c’est la classification secret défense qui fait débat.
    Acheter ce numéro  ou  Abonnez-vous
    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    Saison 2, Ép. 6 - Archimag Podcast vous propose d'aller à la rencontre de Mylène Pardoën, ingénieure de recherche au CNRS. De mécanicienne d’hélicoptère à doctorante en musicologie, son parcours atypique l’a amenée à créer son propre métier : archéologue du paysage sonore.
    Publicité